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Cabrerets |
La forme romane de ce nom, Cabrairets,
que l'on retrouve en latin, Cabrayreto, doit donner raison à l'étymologie qui
s'accorde avec la nature physique du lieu pour voir là un pays de chèvres et de
chevriers. On trouve souvent la forme Cabrières. |
L'église de Cabrerets était possession du
Chapitre de Cahors de temps immémorial Comme tant d'autres églises, elle lui fut quelque
temps enlevée par des seigneurs avides, et l'évêque Géraud de Cardaillac dut lancer
l'interdit contre les injustes possesseurs. L'église fut rendue (elle est mentionnée
comme possession du chapitre dans la bulle de Pascal II en 1106), et jusqu'à la
Révolution, la nomination du curé appartint au chanoine de semaine ; la présentation à
l'évêque de Cahors était faite par le chapitre. Les plus anciens pouillés le
constatent. |
Elle avait le même titulaire que Vialoles,
c'est-à-dire les saints apôtres Pierre et Paul. Avec Vialoles et ses annexes, elle
était située dans l'archiprêtré de St André de Cahors ; aux XVIIè-XVIIIè siècles,
les deux églises faisaient partie de la congrégation foraine de Lentillac. |
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Quelques
noms de curés |
En 1328, Etienne Medici (ou Metge) était
transféré de l'église de Cabrerets dans une paroisse du diocèse d'Albi, et, le 10
décembre, était remplacé par Géraud de Averro, de Vers (avec son frère Bertrand, ils
s'entendent des fruits de la vacance avec le collecteur). |
En 1395, Bernard de Fabrica (Lafargue),
probablement originaire de Cornus, était recteur de Saint-Pierre de Cabrerets. 1449, J.
Baya, diacre recteur, procureur d'un chanoine de Cahors. |
Au XVIè siècle, la famille seigneuriale
fournit certains curés, évidemment commandataires, qui faisaient faire le service par
leurs vicaires : en 1502, c'était Olivier de Gontaud, chanoine de Cahors, qui avait eu
l'église de St-Céré (St Laurent) ; en 1516, Jean de Gontaud échange l'église de
Cabrerets contre celle de Belfort avec Antoine de Gontaud ; il possédait également
l'église de Saint-Géry avec ses annexes ; et ce dernier, en 1520, resignait en faveur de
son neveu, appelé également Antoine de Gontaud, bachelier in utroque. |
Un M. Laur est mentionné, en 1678, comme
curé de Cabrerets : lui et son frère, hebdomadier du Chapitre de Cahors sont parmi les
débiteurs de la succession de Mgr Nicolas de Servin. |
Antoine Serres était curé vers 1717 et en
1731. |
Vers 1734, et au moins jusqu'à 1750, Jean
Colonge. |
Les registres de Saint Cirq-Lapopie et divers
actes des de Gontaud donnent le nom de M. Cassagnes vers 1760 ; curé également quelques
années plus tard, M. Duc fut recteur de Cabrerets avant d'être recteur de Mechmont où
il est encore au moment de la Révolution. |
Nous trouvons en 1767 une quittance de M.
Cajes, curé de Cabrerets et St Laurent. |
En 1770, le curé était Me Jacques Prajades,
originaire du diocèse de Saint-Flour ; il mourut en 1785 et fut remplacé le 27 sept. de
cette année par Me Jean-Jacques Orlayrac, vicaire de Cornac, d'une famille de la région
de Cabrerets. Celui-ci fut transféré à Soucirac, et, sur la présentation de M.
Bonnassier, chanoine de Cahors, remplacé par Jean-B. Fabret, vicaire de Montfaucon, 10
février 1789, lequel, en septembre de l'année suivante, permutait avec Me Pierre Auguste
Valery, recteur de Payrignac, originaire du diocèse de Tulle (2 septembre 1790). |
Il fut remplacé pendant la Révolution
d'abord par Balayé, curé constitutionnel, titulaire depuis le 11 mai 1792, puis par
Etienne Barager, dont on trouve le nom parmi les membres du synode de Mgr Danglars en
1797. |
Un des vicaires de Cabrerets, Pierre Toury,
vicaire au moment de la Révolution, suivit le mouvement constitutionnel : il fut élu en
septembre 1791, curé de Fontaynous. Un autre, vicaire en 1761-62, fut, en 1762, curé de
Saint-Félix, près Montcuq. |
L'église de Cabrerets est située sur une
éminence du même côté que le château du XVIè siècle, sur la rive droite du
ruisseau. Elle a été fortement réparée en 1855 et surtout en 1880. Elle est de style
roman. |
La plus petite de ses deux cloches porte
l'inscription suivante «1629, Sancte Petre et Paule, orate pro nobis. Cabraires» |
Les seigneurs de Gontaud-Biron avaient une
chapelle dans l'église. On la réparait en 1770-1772 (quittances). |
Le cahier des doléances de 1789 fait
remarquer que la commune «est si pauvre qu'elle n'a pas seulement de maison presbytérale
pour loger le curé qui la dessert et qu'elle est dans l'impossibilité d'en acheter ou
d'en construire une, malgré les actes réitérés de son pasteur, si Sa Majesté ne lui
accorde un don ou une remise proportionnée aux frais de la construction ou de l'achat.». |
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Vialoles |
Aujourd'hui centre d'un domaine important,
jadis chef-lieu de paroisse et de prieuré. L'église se trouvait au lieu-dit Ramaille. |
La donation de Ranulphe à l'abbaye de Figeac
relative à Fons porte un mansum in Vilolas (972), mais nous ne savons pas s'il
s'agit de notre Vialoles. |
Les vieux pouillés mentionnent simplement
l'église de Vilola ou Virola, comme étant à la collation de
l'évêque de Cahors. De même au XVè siècle : l'église de Vialores, à la
collation de l'évêque, sans annexe (l'église St Alary de la Val de Matre étant à la
collation de l'abbé de Marcillac). Au XVIè, les églises de Vialoles et Valmayre sont
toujours dites unies et taxées ensemble, mais le prieur de Vialoles est nommé et taxé
à part. |
Dans le pouillé de Dumas (1679) l'église de Virola
est encore indiquée comme étant à la collation de l'évêque, mais l'église de
Valmayre est indiquée comme dépendante de l'abbé de Marcillac et l'auteur dit qu'il n'y
a pas de prieuré distinct de celui de Vialoles. Un peu plus loin, il énumère, parmi les
bénéfices à collation épiscopale l'église de Vialoles et celle de Saint-Hilaire, et
parmi ceux qui appartiennent à Marcillac, le prieuré séculier de Vialoles. |
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Quelques
noms de prieurs |
Avant 1487, Jean de la Roque (des La
Roque-Toirac) ; le 12 janvier de cette année, ayant résigné, il est remplacé par
Pierre de Mourlhon (des Mourlhon de Capdenac-Sauvensa) ; la bulle dit que le prieuré est
n'est pas conventuel, qu'il dépend de Marcillac et que le soin des âmes est confié à
un vicaire perpétuel. Pierre était religieux de l'abbaye des bords du Célé, il passe,
en 1491, un acte avec noble Gaspard de Balaguier, seigneur de Montsalès, comme
représentant de noble Raymond de Mourlhon, damoiseau de Capdenac (Not. del Pont, étude
Austry). En 1498, frère Bertrand de Mourlhon, également religieux de Marcilhac, occupait
le prieuré (acte en faveur de noble Claude la Roque, prieur d'Aujols). |
En 1506, Raymond de M. arrentait pour lui les
dîmes de son prieuré de Vialoles (Notaire Ampelli). |
En 1534, Jean de Bessac permutait son prieuré
de Vialoles avec Granet d'Arret, recteur d'une église au diocèse de Castres ; ce dernier
unifiait son prieuré, dont il n'avait pas la charge spirituelle, à l'église St Thomas
de Figeac. |
En 1536, Granet était remplacé par Antoine
des Plas, de Valon. |
Nous avons les noms de messire Jean de
Giscard, aumonier du roi, 1654, titulaire d'autres bénéfices (Borila, Floressas), et de
Gabriel Maynard à qui le prieuré fut conféré en 1720 par Raymond Maynard, chanoine de
Tulle, vicaire général d'Humbert Ancelin, évèque de Tulle et abbé de Marcillac. |
Antoine Magnard eut le prieuré en 1730. Alby,
notaire. |
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Quelques
noms de curés |
Avant 1319, Géraud d'Anglars, transféré
dans le diocèse de Carcassonne, à Blomat. Il est remplacé, le 18 juillet, par Guillaume
de Padirac. En juillet 1342, Begon Bonnet était recteur de Vialoles (Vilola). Il obtenait
en 1344 des bénéfices dans le diocèse de Mende, avec l'autorisation de garder Vialoles.
Mais il permutait, quelques jours après, avec Amalvin de Montanhagol (famille de
Tour-de-Faure) ses églises de Vialole et Coronzac contre celles de Prix et Vernet, au
diocèse de Rodez. |
Recteur en 1490, 1491, Pierre d'Anglarès,
mentionné comme témoin dans divers actes. |
En 1526, Jean de Gontaud résignait l'église
de S. Pierre de Vialoles et ses deux annexes, St Hilaire et St Amant de Coronzac ; il
était remplacé par Etienne de Moles. Celui-ci résignait en 1529, et les trois églises
unies étaient conférées en commande à Antoine de Gontaud, de naissance irrégulière.
En 1569, on trouve Jean Cournolhié, témoin à Condom et à Ste Livrade d'Agenais, au
testament et au codicille de Robert de Gontaud Cabrerets et de Condom. |
En 1653, Antoine de Vic, de Vers, vicaire de
Vialoles. |
XVIIIè siècle : Feyt, en 1711-1720,
poursuivi avec son père, par le seigneur du lieu, pour délit de chasse (Ar. Nat. T
479-106). Marc-Antoine Vidal, ancien curé de Mechmont, 1747. |
1750, SS de la Tour de Virenque par Mr Calvel
successeur de feu Henri Maynard. Disputé en 1751 entre Antoine de Foulhiac et Et. Schafer
à qui F. l'abandonne. |
Bach était curé au moins en 1767, où il
donne quittance d'une somme reçue pour les pauvres. Il mourut en 1782 et fut remplacé,
le 13 juin, par Me Jean-Pierre Carnaja. Celui-ci mourut l'année suivante et eut, pour
successeur, le 6 nov. 1783, Jean-Joseph Coras, qui était originaire de Cabrerets. |
L'église de Vialoles avait pour patrons
titulaires SS Pierre et Paul. On l'appelle souvent dans des actes Saint-Pierre de la Tour
de Vialoles. Le curé et le prieur se partageaient les dîmes. L'église de Vialoles fut
réparée en 1770 (quittance des syndics à M. de Gontaud-Biron pour 200 livres fournies
par lui). |
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Seigneurie |
En 1259, la villa de Vilola, comme
celle toute voisine de Saint Sernin, appartenait à Perro de Belfort, co-seigneur de
Saint-Cirq la Popie. |
Dépendance de la seigneurie (baronnie, comté
ou marquisat de Cabrerets) au moment de la Révolution, le seigneur était M. de Biron. La
succession ne fut liquidée que le 20 fructidor an 13 (Maliques, notaire de Lauzès), et lors du partage administratif
.qui en fut fait, le domaine de Vialoles passa à dame Marie-Henriette de Merle, veuve
d'Antoine Grammont. Le 10 octobre 1810, elle le vendit à M. Joseph-Nicolas
Becquez-Beaupré, avocat à la cour de cassation, qui le revendit le 24 sept 1811, vente
sous seing privé, à M. François Bastit, avocat, demeurant à La Bastide, agissant pour
lui et son parent Raymond Bastit. C'est d'eux que l'acheta le comte André Murat. |
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Val-Mayres |
La paroisse Saint-Hilaire de Valmayre et le
prieuré de Saint-Hilaire près Vialolles sont mentionnés dans divers pouillés ou autres
pièces. Le nom du titulaire s'est encore conservé dans le moulin de Saint-Hilaire, sur
le ruisseau de Vers, mais l'église devait se trouver non loin du village actuel de Mayres
(en 1326, Pierre de Mayres, clerc, est témoin dans un acte intéressant Coronzac),
anciennement Pech-Mayres. Le pouillé Dumas dit qu'elle était sur les bords du ruisseau,
au lieu appelé «Las Balmados» ; et ailleurs il dit «dans la vallée de Mayre (de
Matre) aujourd'hui de Balmates». Elle existait encore en 1665, semble-t-il. Dans une
enquête faite à Cabrerets par le juge de la seigneurie, Me Ant. de Cabanes, il est dit
par un témoin qu'il allait entendre la messe à Pech-Mayres mais le pouillé Dumas (1679)
la dit «en ruines et sans service». Il n'en reste rien aujourd'hui. |
La paroisse est souvent indiquée comme annexe
de Saint-Pierre de Vialoles, dans plusieurs actes de collation de cette dernière. Elle
est appelée de la Val de Matre dans le plus ancien pouillé que nous ayons (début du
XIVè siècle) et dite à la collation de l'abbé de Marcillac, distincte à la fois de
Vialolle, que le même pouillé dit être à la collation de l'évêque, et de Cabrerets,
qu'il indique comme appartenant au chapitre. |
M. Longnon, qui a eu malheureusement un
pouillé fautif sous les yeux pour l'édition de celui qu'il a publié, a mis Saint-Sylve
de Balmata ; mais le compte des décimes lui donne le véritable nom : il constate
l'erreur du pouillé, mais il a tort d'ajouter que le nom de S. Silve n'entre dans aucun
martyrologue : c'est celui d'un évêque de Toulouse dont la fête se célèbre le 21 mai.
Le pouillé met Vialolles et Valmayre à la collation de l'évêque. |
En 1330, Guillaume de Griprilla recteur de Sabadel avait le prieuré S. H. de V. qui
lui donne rentes sur Combationes par de F. [?]. |
En juin 1341, au presbytère de Pradines,
l'official de l'évêque, Me Pierre Huc, docteur in U.J., en vertu d'une commission
donnée par Mgr Bertrand de Cardaillac (Albas, le 8 juin) conférait à Bernard de
Salviac, curé de la Cure de S. André près des Arques et Goujounac, les deux prieurés
de St Etienne de Livron, près Caylus, et de St Hilaire de la Combe de Mayres, résignés
par Bertrand de Béduer, fils du chevalier de ce nom, et celui-ci recevait l'église de
Goujounac. |
En 1347, le prieuré de Saint-Hilaire était
conféré à Géraud de Béduer, doyen des Arques, autre bénéfice de l'abbaye de
Marcillac. |
Le prieuré était confondu, au temps du
pouillé Dumas (1679) avec celui de Vialoles. |
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Coronzac |
Il y eut là une paroisse Saint Amand, annexe
parfois de Vialolles avec Valmayre, parfois de Vers ; aujourd'hui paroisse de Cours, mais
comune de Vers (voir ce nom). |
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Camy |
Nous croyons que c'est là qu'il faut placer
une paroisse disparue depuis longtemps mais que l'on a identifiée à tort avec Camy près
Gourdon. Dans le testament de l'archidiacre Benjamin, nous voyons que ce personnage donne
au recteur de Sainte-Marie ad sepulturam, de Cahors, qui est Notre-Dame des
Clottes, crypte de l'église Saint-Urcisse, jadis possession de l'abbaye de Marcillac,
l'église Saint-Fabien et Saint-Sébastien de Camy, avec une partie de l'alleu de Saint
(Firmin de) Francoulès. |
L'auteur de l'Histoire du Quercy
pense qu'il s'agit de Camy près de Gourdon, mais le patron de cette église était
Notre-Dame, comme pour Camy près Luzech. Il y eut encore un autre Camy près de
Villesèque avec une église Saint-Jean. Le donateur semble se rapprocher plutôt de la
famille des vicomtes de Saint-Cirq-la-Popie que des barons de Gourdon, bien que cette
dernière famille eût des biens considérables dans cette région. Mais le rapprochement
des noms de Camy et de Francoulès, la donation à la cathédrale par l'archidiacre
Benjamin, de l'église Saint-Crépin de Vers dont il ne reste plus que le nom, le nom de Caminade,
que portent quelques maisons ou restes de maison non loin de Camy, et qui indique bien
l'existence antérieure d'un presbytère, tout nous paraît démontrer que le Camy de
l'archidiacre Benjamin est bien le Camy de la commune de Cabrerets. |
Ce Camy n'est plus mentionné que comme un
château ou repaire, avec celui de Mels (commune de la Madeleine), dans le baillage de
Vers. |
En 1786, le domaine de Camy appartenait à M.
le maréchal de Biron. |
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La seigneurie de Cabrerets et de
Vialoles (les Gontaud) |
Quels furent primitivement les seigneurs de
Cabrerets, nous ne le savons pas : les documents nous manquent avant le milieu du XIIIè
siècle. Nous aimons mieux nous contenter de dire ce qu'ils nous apprennent, sans essayer
de débrouiller quelle sorte de juridiction appartenait aux divers seigneurs dont nous
trouvons tout d'abord les noms. |
L'an 1259, hommageaient au comte Alfonse de
Poitiers Dorde (Dieudonné) de Barasc, pour le lieu de Cabrerets (et pour Larnagol);
Hugues de Cardaillac, coseigneur de Saint-Cirq-La-Popie, pour la villa de Vialoles et de
Saint-Hilaire (de Valmayre). |
Dans l'acte d'assignation de revenus au roi
d'Angleterre sur certaines terres ou ressorts de juridiction en Quercy (1287), on trouve
le ressort dans la baronnie de feu Raymond de Barasc, où se trouve la villa de Cabrairets
; et le ressort dans la baronnie du chevalier Bertrand de Cardaillac, où se trouve la
villa de Vialloles. |
Entre ces deux dates, il y eut des
difficultés assez grandes entre Dorde Barasc II et Bertrand de Cardaillac, que nous fait
connaître la correspondance d'Alphonse de Poitiers. Dorde se plaint que Bertrand de
Cardaillac a ruiné son moulin de Cabrerets et refuse de lui rendre hommage pour le
tènement de Durestat, sur le Célé, qu'il a acheté de Galhard de Larnagol, chevalier,
lequel le tenait des Barasc en hommage de fidélité. Les fils de Bertrand, Géraud de
Cardaillac et son frère Bertrand, ont achevé la destruction du moulin, de ce moulin qui
est dans les appartenances du château de Cabrerets que les Barasc en hommage tenaient du
comte de Toulouse. |
Le comte fit faire une double enquête dont
nous ne connaissons pas le résultat ; mais tout s'arrangea par la cession faite à
Raymond de Barasc du château de Cabrerets, et enfin par le mariage d'Hélène, fille de
Raymond, avec un Cardaillac-Bioule. |
En 1462, Guillaume de Cardaillac, hommage au
roi de France pour la châtellenie de Bioule, partie de la baronnie de Cardaillac, tout le
lieu de Cabrerets. Il est représenté par noble Jean des Prez, seigneur de Montpezat. De
même, hommage en 1469. En 1503, noble Pierre de Cardaillac-Bioule dénombre Cabrerets où
il a toute juridiction haute et Vialolles où il dénombre certaines masures et pour
lequel la juridiction basse est disputée. |
Dans le travail de M. Ed. Forestié sur les
livres de comptes des seigneurs de Bioule «La dépense journalière d'un château
quercynois au XIVè siècle» (Bull. Tarn et Garonne), il est dit que Guillaume de
Cardaillac, l'un des fils de Bertrand (et frère de Hugues), était seigneur de Vialoles,
1327, et parmi les dépenses il y a des voyages à Vilola, et les transports de
diverses denrées venues de Cabrerets, davas Cabrairets. |
A la même date, les Gontaud reconnaissent
qu'ils doivent au seigneur de Bioule l'hommage de Cabrerets. |
D'après Lacoste, la famille de Concots (de
Jacques de Concots, archevêque d'Aix, sous Jean XXII) fut en possession de Cabrerets. Nos
documents ne nous le disent pas. Il est possible que cette famille qui possèda Concots et
Escamps fût une branche des Cardaillac ; mais on a vu qu'encore en 1469, Guillaume de
Cardaillac-Bioule hommageait pour tout le lieu de Cabrerets. En 1503, il n'en avait plus
que la suzeraineté et pour Vialoles, la basse justice était en procès. |
Les généalogies de la famille Gontaud - nous
ne donnons que la ligne directe avec les noms des personnages les plus marquants - nous
disent que Pierre de Gontaud, fils de Gaston, seigneur de Biron, était lui-même seigneur
de Cas, Mordagne et Carbonials en Rouergue et baron de Gramat, et qu'il acheta, en 1422,
la seigneurie de Lalbenque, au dernier des de Vayrols, successeurs peut-être des Concots.
Son fils Antoine de Gontaud, aurait échangé ses possessions du Rouergue contre
Cabrerets, Vialoles, les Masséries, Roqueblanque, avec Antoine de Cardaillac-Bioule qui
restait suzerain de Cabrerets (1439). |
Jean 1er de Gontaud-Cabrerets, baron de
Gramat, seigneur de Cabrerets, Vialolles, Bouziès, Lalbenque, coseigneur de Saint-Géry,
avait épousé Irlande de la Roque-Moirac. Il testait en 1425. Son frère Flotard fut
prieur de Ste-Livrade d'Agenais, qui fut, près d'un siècle, un bénéfice familial. |
Antoine II de Gontaud épousa (1486) une fille
des de Jean de Saint-Projet ; il reçut de sa tante Marguerite des Poujols, la seigneurie
d'Escamps. Il testait en 1520. Son frère Jean fut recteur de Saint-Géry, de Cabrerets
puis de Belfort (1516), et protonotaire apostolique ; son frère Olivier, recteur de
Saint-Céré, puis de Cabrerets, et chanoine de Cahors, un autre frère du nom d'Antoine
fut, lui aussi curé de Cabrerets, et Pierre fut prieur de Sainte-Livrade. |
Raymond de Gontaud qui épousa en premières
noces Françoise de Bonafous, fille et héritière des Bonafous de Mayrinhac-Lentour et de
Teyssieu, et en secondes noces, Anne d'Auriole, dame de Roussillon et de Peyrilles, teste
en 1542. Il avait voulu refuser l'hommage au baron de Bioule, il y fut condamné par un
arrêt du Parlement de Toulouse, du 31 janvier 1528, qui rappelait l'acte de 1439,
concernant Cabrerets, Vialoles, Roqueblanque et Bouziès. |
Citons parmi les frères et soeurs de Raymond,
son frère Antoine, curé de Cabrerets en 1520, puis de Concots et prieur de Fumel, et
surtout Robert de Gontaud, qui fut curé de Concots et prieur de Sainte-Livrade, et enfin,
en ....., évêque de Condom, gardant le prieuré agenais en commande. Il avait acquis à
réméré la terre d'Esclauzels du seigneur de Peyre dit de Cardaillac. Dans son testament
de 1569, il fait des legs aux églises de Concots, Cremps, Escamps. |
Jean II de Gontaud d'Auriole, baron de Gramat
et Loubressac, seigneur de Cabrerets, Lavergne, Peyrilles, Maxou, marié en 1571 à Anne
de Cheverry. Il assistait en 1562 à la bataille de Dreux. Le frère de son beau-frère,
M. de Noailles, écrivait en décembre à sa belle soeur, «Mademoiselle ma soeur,
Mademoiselle de Cabreyrets pour lui dire que «M. de Cabrerets est sorti sain et gaillard
de cette cruelle bataille, combien qu'il s'y soit trouvé en azard et reçu de sa part,
comme il en a donné». Jeanne de Cabrerets avait épousé Antoine de Noailles, qui fut
gouverneur de Bordeaux. Elle-même était, en 1572, Dame de la reine et gouvernante de ses
filles. Elle avait apporté en dot à son mari la seigneurie de Lentour. Elle fut en
procès avec son frère et lui réclama la seigneurie de Loubressac ; un accord de 1572 la
fit renoncer, moyennant une grosse somme, à ses prétentions. |
Jean III de Gontaud, comte de Cabrerets,
épousait en premières noces une fille de Pons de Lauzières-Thémines. Il fut gouverneur
du Quercy (1611 ?). Son frère Charles, dit baron de Roussillon, eut la seigneurie de
Loubressac. Il vivait en 1636. |
Antoine III-François de Gontaud d'Auriole,
marié en 1630 à Marguerite de Vigosa [?], de famille protestante. Il est dit en 1676
comte de Cabrerets, baron de Roussillon, gouverneur de Figeac. Il mourut sans avoir
d'enfants. |
Son frère Jean IV, qui abjurait le
protestantisme en 1659, lui succéda dans tous ses titres et possessions (Roussillon et
dépendances; Cabrerets et dépendances). Il avait épousé en 1660, Jeanne d'Izarn de
Frayssinet de Valady. |
Antoine IV-François de Gontaud d'Auriole,
page du roi en 1676, marié en 1680 à Françoise de Dumas, fille du seigneur de
Puylaunès (Linac), faisait enregistrer, en juin 1718, sa nomination de gouverneur de
Figeac. N'ayant pas d'enfant apte à prendre sa succession, il fit héritier
Charles-Armand de Gontaud-Biron. Son frère Jacques-Alain de Gontaud d'Auriole avait été
d'abord capitaine de dragons. Puis il se fit d'Eglise. En 1717, il était Doyen du
chapitre de l'Eglise Cathédrale de Paris ; en 1721, abbé de Lagny et de Saint-Ambroise
de Bourges. Il mourait à Paris en 1732. Une de leurs soeurs, Marie, fut religieuse en la
maison des chanoinesses de St Géry de Cahors. |
Charles-Armand de Gontaud-Biron, duc de Biron,
gouverneur de Landau, lieutenant général des armées du roi, puis maréchal de France,
comte de Cabrerets et baron de Roussillon, trouva une succession assez embrouillée, ainsi
qu'il ressort des nombreuses pièces qui s'y rapportent aux archives nationales. |
Pendant qu'on administrait l'extrême-onction
à Antoine-François, la femme (ou des gens soudoyés par elle) semble avoir mis de côté
des sommes assez considérables. Il y eut une enquête faite le 1er juillet 1730 dans le
presbytère du curé de Cabrerets d'où il résulte que la veuve n'avait pas beaucoup
regretté son mari et que celui-ci ne le méritait guère. Dans un acte du 15 nov. 1730,
elle est appelée Gabrielle de Périère, comtesse de Saint-Géry. Il n'y eut pas de
procès, parce que l'abbé de Gontaud voulait éviter un éclat qui n'aurait honoré
personne et s'en remit à l'évêque de Cahors, personnage éclairé, prudent et sage
«qui ne devait donner que ce qui convenait pour la paix». L'accord eut lieu avec le
procureur fondé de la-dite dame, Me J.-J. Louis de Lavaur, avocat à Saint-éré, son
neveu. Comme on voit, la dame était de petite noblesse. Il semble résulter des documents
qu'elle avait été la maîtresse du comte avant de devenir sa femme. |
Le maréchal duc de Biron ne résida sans
doute ni à Cabrerets, ni à Roussillon, mais sa soeur, dame Judith de Gontaud-Biron,
comtesse de Bonneval par son mariage de 1717, mais séparée de son mari, le célèbre
aventurier lieutenant-général des armées de l'Empereur, (mort en 1747) vint demeurer au
château de Cabrerets. Elle y mourut (testament du 17 avril 1741) et sa chambre garda le
nom de «chambre de la belle Judith». Elle fit son neveu son héritier universel. |
Le maréchal avait passé une transaction avec
l'abbé de Gontaud qui se montra en toutes choses très conciliant (17 juin 1730). |
Charles-Antoine de Gontaud-Biron, fils de
Charles-Armand, puis son fils Louis-Antoine, duc de Biron (il hommage au roi en 1761) et
enfin au moment de la Révolution, duc de Lauzun, célèbre comme général
révolutionnaire sous le nom de Biron et mort sur l'échafaud furent successivement les
seigneurs de Cabrerets. |
Pour avoir une idée de la seigneurie, après
avoir vu les seigneurs successifs, nous donnons l'analyse de quelques dénombrements et de
quelques baux à ferme mais seulement pour Cabrerets et Vialoles et non pour les autres
possessions de la famille de Gontaud. |
En 1665, Antoine de Cabanes, docteur en droit,
juge de la seigneurie pour messire Jean de Gontaud d'Auriole, comte de Cabrerets et
seigneur de Roussillon, Peyrilles et autres places, hommageait en son nom au roi de
France, 30 juin et donnait le denombrement suivant le 4 mars 1667. |
Château, lieu et tènement de Cabrerets, avec
toute justice, haute moyenne et basse ; le susdit lieu et juridiction se compose de 100
feus environ (500 personnes à peu près), assis dans un pays pierreux, fort maigre et
infertile ; les deux tiers en friche et inculte, lui fait de rente annuelle 54 quartes
froment, 40 seigle, 20 avoine, mesure de Saint-Cirq, qui reviennent, mesure de Cahors, à
40, 32 et 16 ; 10 livres argent, 50 paires poules, 45 paires poulets, 6 chevreaux, 4 livre
de cire, et 100 manoeuvres. Il y a un jardin, une chenevière, un verger et une vigne
joignant ce château. |
Il y a une autre vigne et un pré (12
journées à faucher) où ne se récoltent, à cause de l'infertilité, que 15 barriques
de vin et 20 charretées de foin ; il y a un moulin banier à blé sur le Célé, avec
patus et terre ; un petit moulin foulon sur le ruisseau de Cabrerets ; ils valent de
revenu environ 25 quartes froment, 80 quartes mixture et 12 livres argent. Il y a un
moulin à papier, avec clos joignant, rapportant 200 livres. En 1691, Jean Dieu était
papetier ; en 1730, Mathieu Court. Le moulin à papier exista jusqu'à la Révolution. |
Il y a un tènement, dit le pays bas,
qui rapporte 32 livres, 2 chevreaux et 2 manoeuvres. Le total des revenus, tout compris,
s'élève à 1000 livres environ. |
Tènement et forêt de Vialoles, dans lequel
il y a huit métairies, du labourage de 25 paires de boeufs , pays maigre et fort
infertile, qui ne rapporte au plus, charges déduites, que 180 quartes froment, 180
seigle, 54 orge, 54 avoine, 2 légumages, 4 millet. Les herbages et pâturages de la dite
forêt sont employés à la nourriture et à l'entretien des bestiaux qui travaillent dans
les métairies, les revenus desquels bestiaux peuvent valoir 300 livres. Il y a quelques
feudataires et notamment sur le ruisseau qui fait les limites dudit Vialoles. Il y a des
moulins pour lesquels il est dû 25 quartes froment, 9 avoine, 10 livres argent, 10 livres
de cire, 6 paires gélines. Sur ce ruisseau, à la fontaine appelée Font Poulémie,
il possède un moulin noble qui rapporte 10 quartes froment, et 20 quartes mixture, plus
20 charretées de foin. Le revenu total de Vialoles est de 2000 livres, charges déduites. |
En 1733, Me Ant. Sterlin, avocat, demeurant à
Lauzun en Agenois, affermait pour le duc de Biron, la seigneurie de Cabrerets, à Charles
et Jean Valéry, de Dantonnet (Lentillac),
à Jean Laur, bourgeois de Cahors et à Pierre Prat, marchand de Sabadel, 9400 livres par an (l'afferme
comprenait Vialoles, les possessions de Bouziès-Bas, Masséries, St Géry) - afferme pour
9 ans. |
Le 28 février 1742, messire P. des Plas,
écuyer, chevalier d'honneur en la cour des Aides de Montauban, procureur du duc de Biron,
affermait le tout, pour 9300 livres, au seul Charles Valéry, notaire royal de Dantonnet.
A noter un pot de vin pour madame la Maréchale de Biron, 600 livres qu'a remises le sieur
Valéry - Afferme pour 9 ans. |
Dans un état des édifices de 1769,
présenté par M. Célières, on voit que le château de Cabrerets n'avait pas de
chapelle, la famille avait une chapelle dans l'église. Il est question d'un «vieux
château qu'on n'entretient pas depuis 200 ans». |
En 1751, l'homme d'affaire du Duc de Biron
était M. Desplas qui fut conseiller d'honneur à la cour des aides de Montauban. En 1753
et années suivantes, Mr de Foulhiac de Mordesson : Me Raymond Célières travaillait à
Cabrerets au compte de M. de Foulhiac. |
Le 19 janvier 1778 (nous passons les affermes
de 1760 et 1769 qui confirment les précédents), Mr de Foulhiac, seigneur de Mordesson,
baron de Gramat, procureur de monseigneur Louis-Antoine de Gontaud de Biron, duc de Biron,
gouverneur du Languedoc, donnait à ferme, solidairement à cinq bourgeois ou notaires ou
négociants (il y a un Ribeyrole, d'Albrespy (Leynac) et un Dols du Port, de Saint-Cirq la
Popie, familles encore existantes), la terre et seigneurie de Cabrerets, qui comprenait la
moitié du fief de St-Géry (l'autre moitié aux religieux de la Daurade de Cahors) le
fief des Masséries, les paroisses de Bouziès-Bas et de Vialoles, deux moulins à blé,
un moulin à papier, bac et droits de pèche sur le Lot et le Sélé, des métairies, un
domaine non noble à St Géry. Ici encore, on mentionne la chambre de la belle Judith. |
Relevons les noms des métairies et des
domaines, le duc de Biron leur faisant remise, en 1786, de partie du cens à cause de la
disette des fourrages : Pechmayres, 465 - Le Rat, 465 - Camy, 226, 10 - Maleterre, 300 -
Le Millet, 213 - Mourtayrol et Pilate, 252 - Fargues, 360 ; domaines : le Serpoul, 195 -
La Grézette, 189 - Merlan, 180, les Igues, 84. Le même compte renferme les aumônes
données à chaque paroisse des deux seigneuries : on y voit que le duc avait payé, pour
le vingtième noble de Cabrerets, 2175 livres, 6 sols, 8 deniers. |
11 mai 1787, M. de Mordesson afferme aux
sieurs Laroche (de Cahors, un des cinq de 1778), Dols et Lacroix (de Laroque des Arcs),
pour 14600 livres. |
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Autres familles, autres fiefs |
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Les de la Tour et
les Gourdon |
Fortanier II de Gourdon, dans son hommage au
comte de Poitiers, dénombre le lieu de Condat, tout proche de Cabrerets, 1259, et, en
1287, ce lieu est indiqué comme se trouvant dans la baronnie de Hugues de la Roque (fils
de Fortanier). Une fille de Hugues, Barave de la Roque, épousa Sicard de la Tour. Or, ce
personnage st dit seigneur de Cabrerets. En 1299, Bertrand de Gourdon, fils du même
Hugues, faisait l'acquisition de tous les droits que le fils de Sicard avait sur la tierce
partie des biens d'Hugues, du côté de sa mère, moyennant 16000 sous caorsins. |
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Fief de Fargues |
Appartenant aux Rodorel, de Frayssinet,
seigneurs de Conduché, XVIè et XVIIè siècles. En 1786, Fargues est indiqué comme une
métairie de M. de Cabrerets. 1503, noble Pierre de Rodorel, seigneur de Frayssinet et de
Fargues ; son fils Pierre épousait en 1523 l'héritière des Conduché (voir Bouziès). |
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Melhargues |
Les de Balaguier de Condat y avaient des
rentes (1689, voir Condat à Bouziès Haut). |
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Communauté |
Cabrerets et Vialolles faisaient partie de la
même communauté. On trouvera dans le livre de M. Fourastié le cahier de doléances
présenté aux Etats de 1789. Il y a la demande pour le rétablissement de l'université
de Cahors et pour la séparation des Etats du Quercy d'avec ceux du Rouergue, qui se
trouve dans beaucoup de cahiers, sans que la question intéressât beaucoup les paysans,
et il y a surtout les plaintes au sujet de l'exagération de la taille par rapport à
l'infertilité du pays, au sujet de l'isolement du pays, faute de routes et même de bons
chemins. |
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