Introduction |
Le dolmen de Lentillac |
Autres
sites archéologiques |
La fondation du "village" |
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Introduction |
| Le village de Lentillac, ou ce qui en tenait
lieu à l'époque, a probablement été fondé à l'époque gallo-romaine, mais la région
est occupée par l'Homme depuis des temps beaucoup plus reculés. |
| Les Acheuléens qui occupent Coudoulous
(Tour-de-Faure) il y a 600 000 ans, viennent probablement chasser sur ce qui sera plus
tard le territoire du village. A cette époque, on croise sur le causse lions,
hippopotames et éléphants. C'est sous un climat beaucoup plus froid que, il y a 30 000
ans, leurs successeurs s'installent dans la grotte de Pech Merle et chassent le chamois et
le bouquetin. |
| La première trace visible d'occupation
humaine du site de Lentillac apparaît - comme en de nombreux endroits en Quercy - il y a
environ 3 000 ans (époque du bronze final) sous la forme d'un dolmen. |
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Le dolmen de Lentillac |
| Deux dolmens sont présents sur le territoire
de la commune et répertoriés par Clottes. Celui qui est situé non loin de la route de
Lentillac à Orniac est cependant beaucoup mieux connu et en meilleur état que l'autre.
C'est du premier dont il est question ici. |
| Delpon écrit dans sa Statistique :
"Fouillé par les soins de M. Valery, d'Antonet, à qui nous devons de précieux
renseignements sur les antiquités de la contrée". Mais les archéologues des XIXè
et XXè siècles qui ont fouillé en 1830 et 1925 l'intérieur du dolmen de Lentillac n'y
ont rien trouvé. Probablement avait-il déjà été pillé. |
| En revanche, les tombeaux placés autour du
dolmen ont été retrouvés. Il y en avait une dizaine, formés de pierres plates, non
travaillées, les unes placées sous le squelette, les autres autour. Chacun d'eux
renfermait les restes d'un ou plusieurs individus, dont certains avaient moins d'un an.
Dans l'un des tombeaux, les corps avaient été calcinés, brisés et mélangés à du
charbon de sorte qu'il n'a pas été possible de dénombrer les individus auxquels ces
restes appartenaient. L'abbé Lemozi a découvert en 1933 des dents appartenant à
plusieurs adultes. Une médaille de Constantin (empereur romain du IVè siècle) a même
été découverte dans le sol au dessus de l'un des tombeaux. C'est ainsi que l'on sait
que l'endroit a été utilisé bien après l'érection du dolmen. |
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Autres sites archéologiques |
| On trouve encore dans de nombreux endroits du
minerai de fer de surface mêlé à des fragments de poterie, par exemple au Valadié ou
au Pech de Lasfargue où l'on a découvert un tumulus contenant "un squelette inhumé
et un abondant mobilier : poteries, perles, fragments de bracelets, grains en bronze,
scalptorium en fer, fusaïoles, perles en os et en terre cuite". |
| C'est de ces époques, du bronze aux temps
gaulois, que datent les nombreux tumulus qui se trouvent sur le territoire de la commune,
en particulier le " Tombeau des géants ", ainsi nommé à cause la taille des
tombes qu'on y a trouvées, situé à Roumégouse. On y a découvert " une petite
tige en fer et une petite tige en bronze ". Les tumulus sont quelquefois des
inhumations, mais pas toujours : seules des fouilles permettraient de le vérifier. |
| D'après Lémozi, On aurait trouvé également
une "importante station gallo-romaine" au Mas del Pech mais Labrousse et
Mercadier, qui rapportent l'information, précisent qu'" aucune preuve n'est
donnée". A 300 mètres de là, Lemozi a fouillé la tombe d'"une jeune femme
portant à l'annulaire gauche une bague en bronze à décor de chevrons et de feuilles de
laurier, [entourée] de minerai de fer et de tessons de céramique" datant du bas
empire. |
| On signale également un abri à Fontfaurès,
fouillé en 1985-1987 ("niveaux d'occupation attribuables à divers moments de la
protohistoire et de l'histoire") et des "fragments de colonne et des instruments
de sacrifice trouvés à Dantonnet". Il semble que ces restes, mentionnés par
Labrousse et Mercadier, et dont aucune trace ne subsiste, aient d'abord été mentionnés
par Delpon sur la foi d'une déclaration de Valery, juge de paix à Dantonnet (et
peut-être maire de la commune), qui indique avoir trouvé les "fondements d'un
temple, poignards, dagues, lampe en terre cuite, chandelier en fer. Nombreux ossements
humains. Piedestal en marbre blanc orné de trois bas-reliefs (bouclier, couronne civique,
sépulcrale)". |
| Les découvertes archéologiques sont souvent
fortuites. Il a fallu qu'un jour de janvier 1963, M. Lasfargues décide de creuser une
fosse à purin non loin de sa ferme du Mas del Pech, pour qu'on découvre un squelette que
l'abbé Lemozi identifie comme celui d'un "puissant personnage qui vivait vers le
IIè ou IIIè siècle avant J.C." : |
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«Le squelette mesure 1 mètre 66, les dents
sont intactes et le crâne de type brachycéphale (crâne arrondi, presque aussi large que
long). Il est couché sur le dos, orienté vers le sud-est. La tête est entourée de
pierres protectrices, l'annulaire gauche est muni d'une bague en fer. De petits blocs de
minerai de fer (dont certains partiellement fondus) sont disposés autour du squelette,
ainsi qu'un petit grattoir concave en silex, divers fragments de céramique se rapprochant
de la poterie rouge lustrée gallo-romaine et des instruments calcaires en forme de
hache.» |
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| Cette richesse archéologique n'est pas
spécifique à Lentillac : dans le canton de Lauzès, seules les communes de Lauzès,
Nadillac et Saint-Martin-de-Vers sont vierges de toute découverte. |
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La fondation du
"village" |
| C'est probablement de l'époque gallo-romaine
que date la fondation de Lentillac. La combinaison des gisements archéologiques et des
noms de villages en -ac, ou du moins la zone habitée correspondante, est
suffisante pour en convaincre les experts. |
| En effet, les noms de lieux en -ac sont
issus d'un nom de personne, celui du propriétaire du lieu (le nom peut alors être
interprété "chez les ..." ou "domaine de ..."), d'un terme
topographique ou d'un nom de cours d'eau auquel a été ajouté le suffixe -acum
issu du gaulois -acos, qui a finalement évolué en -ac. Toutefois, il ne
semble pas que nous puissions en déduire que le village a existé dès l'origine à
l'endroit où nous le connaissons aujourd'hui : "le nom ainsi donné", dit
Fossier, "et surtout si sa formation philologique implique une notion de
rassemblement (-iacum) est accolé au groupe, non aux cabanes où il vit, se
déplace avec lui et se fixe, enfin, le jour où le groupe lui-même le fait". C'est
donc le groupe qui donne son nom au village et non le lieu où il s'installe. Toutefois,
il n'est pas impossible que dans le cas de Lentillac, il y ait eu permanence du site. Il
est arrivé en effet qu'on retrouve dans des cimetières de villages du Sud-ouest
(Gascogne) des restes de poteries gallo-romaines, qui attestent une présence humaine
ancienne sur les lieux du village ancien |
| C'est ainsi que Lentillac vient du latin Lentilius
(par Lentulius). Ce serait le nom d'un homme gallo-romain auquel aurait été
ajouté le suffixe -acum. Lentulius est un nom fréquent dans l'anthroponymie
latine et il existe plusieurs Lentillac en France, dont trois en Quercy. On ignore tout du
ou des personnages ayant donné leur nom à Lentillac. |
| De nombreux noms de villages de la région
sont de la même époque (Nadillac (Natalus), Orniac (Orenius), Blars (fundum
blarum), Sauliac (Sabellius), Sénaillac (Sanilius)). D'autres sont plus
anciens, tels Cras (du préceltique Crapp, rocher, mais Albe propose le latin crassus,
terrain dur et grossier "ou une famille dont l'un des membres aurait été
particulièrement gros, crassus") ou Sabadel ou Lauzès, dont l'étymologie
est difficile à établir. |
| Le nom de Cabrerets divise les auteurs : si
Calmon fait remonter l'origine du village à Charlemagne, Combarieu le fait apparaître au
XIIè siècle (castrum caprarium, camp des chevriers) et Dauzat et Rostaing en
1267, du latin capra+aricium, lieu où l'on élève des chèvres), mais les
seigneurs de Cabrerets ne sont connus qu'à partir de 1259 (hommage de Déodat Barasc à
Alphonse de Poitiers pour - entre autres - son château de Cabrerets). |
| Le Célé devrait son nom à sa rapidité.
C'est du moins ce qu'on lit dans le cahier de doléances de Cabrerets (1789). Cette
hypothèse est confirmée par pour qui le Célé trouve l'origine de son nom dans
l'adjectif latin celer (prompt, rapide). Le nom initial de la rivière serait celerem
rivum, "[le cours d'eau] rapide" et désignerait en particulier sa
traversée de Figeac où "il court bruyamment". Dauzat, Deslandes et Rostaing
écrivent "Si le c est une mauvaise graphie tardive (on manque de formes
anciennes), ce serait la même racine que Selle, Oise, etc. Le nom de Selle
serait issu de la même racine pré-indo-européenne Sala, "cours d'eau,
marécage"". Mais, indique P.-H. Billy, l'étymologie celer est plus
vraisemblable. |
| Quant à la Sagne, qui longe la commune et
marque sa limite, son nom viendrait du latin sagne, endroit marécageux. |
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