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Note : Bouziès-Bas se trouve dans la
monographie de Saint-Géry. |
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Au point de vue religieux Bouziès-Haut, sur
la rive gauche du Lot, et Bouziès-Bas, sur la rive droite, ne faisaient qu'un, l'église
Saint-Martin de la rive droite étant annexée à l'église Saint-Léger de la rive
gauche. Aujourd'hui, Bouziès-Bas est commune de Saint-Géry (voir ce nom). |
La forme actuelle Bouziès s'écrivait
autrefois Boziers, Voziers, Voziès. On ne sera pas surpris de trouver la forme latine de Vosias
dans un acte du XIè siècle qui se trouvait au cartulaire de l'Eglise de Cahors. Le
vicomte Guillaume et sa femme Béatrix, sans doute un vicomte de Saint-Cirq, tout proche,
donnent à Dieu et à Saint-Etienne pour le salut de leurs âmes, leur fils Raymond et
comme dot monacale (ou canoniale) les alleux qui ont pour limites d'une part le chemin qui
part de l'église de Bouziès (Vozias) et passe par Ignolas jusqu'au breuil de Gresers,
jusqu'au village appelé Mas. |
Les deux églises de Bouziès faisaient partie
de l'archiprêtré de Saint-Cirq-la Popie ; elles étaient à la collation épiscopale.
Aux XVII-XVIIIè siècles, elles appartenaient à la congrégation foraine de Concots. |
Etait recteur de Bouziès-Haut, en 1333,
Arnaud Garnit. |
En 1518, les deux églises, unies
provisoirement à celles de Crégols, avaient pour curé Guillaume Fizames, dit recteur ou
prieur. Il résignait en 1529. La bulle qui confère les églises de Bouziès à Charles
Balitran explique la raison de l'union temporaire de Crégols. A cause des guerres qui
avaient si longtemps désolé le pays et autres fâcheux événements, les revenus de
Bouziès étaient devenus tout à fait insuffisants pour permettre au curé de vivre et de
supporter les charges du bénéfice. Les deux paroisses n'avaient presque plus de fidèles
"nullos aut paucos parochianos tunc haberet". |
Le pape unit donc au prieuré de ces deux
églises le prieuré de Saint-Pierre de Crégols. Cette union fut faite en faveur de
Richard Fizame, archiprêtre de Saint-Cirq, qui eut aussi les églises de Berganty et de
Signac (Esclauzels) en 1497. Guillaume Fizame eut Crégols et Bouziès. Mais maintenant
(XVIè siècle) les revenus étaient devenus plus abondants, les charges pouvaient plus
facilement être supportées, et le nombre des paroissiens s'était considérablement
accru ; d'autre part la distance entre Crégols et Bouziès rend pénible cette union aux
fidèles de la première paroisse. En conséquence, le souverain pontife rompait l'union
et rendait indépendantes l'une de l'autre les églises de Bouziès et de Crégols (1er
avril 1529) - Jean de Rodorel, de la famille des seigneurs de Conduché était recteur
avant 1547. Il résigne et le 18 novembre 1547 il est remplacé par son frère François
de Rodorel. |
Une bulle de 1555 qui permet à Charles
Balitran d'avoir un autre bénéfice nous montre que l'on ne savait plus très bien le
sens du mot alti que l'on trouvait dans des actes précédents : Boziers alti
et Boziers bassi, parce qu'ici nous trouvons "de Boziers altis seu
oltis". Alti donnait l'idée d'Olt et de Lot, les villages étant
situés sur les bords de la rivière. |
En 1695, Emmanuel Galiot de Cugnac de Giversou
est dit seigneur et prieur de Bouziès. |
Jean Maynard, ancien vicaire de Martel et
longtemps curé de Lalbenque, était curé, avant 1753. |
Le 28 octobre 1753, Gabriel Delfieux,
originaire du diocèse de Rodez. Né en 1715, il fut prêtre en 1748, bachelier de
l'Université de Cahors : successivement vicaire à St Paul d'Espis, Touffailles, Cremps,
vicaire le 1er mars 1753 et curé le 28 octobre. Il dut prêter le serment
constitutionnel, car le pouillé de l'évêque d'Anglars le porte comme très bon. Il
mourut à Cahors pendant la Révolution (1795) âgé de 80 ans, chez la Veuve Laucou. |
L'église a été construite en 1347 (style
roman) - Le clocher est de 1878. |
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La seigneurie |
Il y eut une famille de chevaliers du nom de
Bouziers (Vozies), au XIIIè siècle. Deux Bertrand de Vozies et un Gaucelin de
Vozies, chevaliers de Saint-Cirq la Popie, se trouvent parmi les chevaliers et les nobles
de Saint-Cirq qui, unis aux membres de la Communauté de cette ville, jurent, en 1243,
d'observer la paix conclue entre le roi de France et le comte de Toulouse. |
En 1285, Guillaume de Bouziès (Vozias),
donzel, se porte garant dans un contrat de mariage à Belfort. En 1327, un autre Guillaume
de Bouziès (écrit Voisiers et Vouziers), chevalier, est dit
beau-frère de Gme de Montaigu ; sa femme, Comtors de Montaigu vend quelques rentes à
Laurent Burgade. |
Bouziès Haut était en la juridiction de
Saint Cirq la Popie. |
Au XIIIè siècle, les de Gourdon étaient
suzerains de Bouziès, ainsi qu'on peut voir dans le dénombrement fait en 1259, au comte
Alfonse de Poitiers, par Fortanier de Gourdon : il dénombre le fief que tiennent de lui
les hommes de Vozias. |
Des Gourdons, la seigneurie passa aux
Cardaillac Saint-Cirq. Ainsi, le 15 décembre 1438, Antoine de Cardaillac donne à nouveau
fief la terre de Boziès sobeyran à Déodat, Pierre et Raymond de Cabessut (de
Saint-Cirq). |
Le 26 mars 1483, Raymond de Cardaillac
dénombre Voziès parmi ses possessions. En 1488, 5 décembre, il donne à
nouveau fief à Guillaume et Bernard Marquès, Déodat Conquet, Bernard Caylar, Pierre
Rouquié, Hugues Roaldès, la terre de Bouziès. Il les autorise à avoir un bayle pour
faire rendre la justice ; il leur cède le droit de pêche. |
Le successeur des Cardaillac, Antoine de
Peyre, seigneur de Peyre en Gévaudan, baron de Saint-Cirq, etc, déclare avoir vendu la
directe de Bouziès à noble Pierre de Rodorel, seigneur de Conduché. |
Les de Rodorel sont seigneurs de Bouziès
jusque vers 1776. |
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Fief de Conduché |
Conduché, château sans caractère
aujourd'hui : ce n'est qu'une fort grande et vieille maison, avec des fenêtres à meneaux
et une tour ronde sur la route. Il y eut primitivement une famille de ce nom (on trouve en
latin Conducherii). |
En 1517, Forton de Conduché faisait son
testament. De son fils Bertrand et d'Isabelle de Chaumette (Calmette ?) naquit Françoise
de Conduché qui épousa le 9 mars 1523 Pierre de Rodorel, seigneur de Frayssinet et de
Fargues. Il devait prendre le nom de Conduché. Sa femme teste en 1535 : elle demande la
sépulture en la chapelle du Saint Sépulcre de Saint-Cirq-la Popie, fondée par sa
famille. Pierre épousa en 2es noces Françoise de Leigue. |
Il teste en 1569 ; dans son testament il est
dit seigneur de Frayssinet, Conduché, Bouziès, il veut être enseveli à Frayssinet. |
Les Rodorels seront encore seigneurs directs
de Conduché au XVIIIè siècle : en 1672, ils achètent la haute justice à noble Pons de
Bécave, seigneur de Sérignac et de Saint-Cirq (noble Seigneur Annet de Rodorel). Le
contrat est du 1er juillet (Bach, notaire). |
Mais à leur tour, ils vendent la seigneurie
de Conduché (1776). Le 28 octobre, M. de Barrau, gendre Rodorel par sa femme Perrette de
Conduché, héritière, vendait à Pierre de Malleville, seigneur de Condat, coseigneur de
Camboulas, les biens de Conduché, Pech la rive, Soumeroque [?], St Cirq, diverses rentes
(dîmes) inféodées, et le droit de patronnage sur la chapelle du St Sépulcre à St
Cirq. En 1786, Pierre de Malleville est dit seigneur de Condat, Conduché, et Bouziès. |
Il y avait, avant 1687, et peut-être aussi
ensuite, une chapelle à Conduché. Dans un inventaire de ce temps, on trouve (sans date)
permission de bénir la chapelle du château. |
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Fief de Condat |
Ce repaire ou château est situé en amont de
Conduché, mais sur la rive gauche du Célé. |
En 1503, noble Antoine de Saint-Géry, alias
Condat, faisant son hommage au roi, dénombrait ainsi ses possessions : «tient sur la
rivière du Célé les territoires de Condat et Coudoles (Coudoulous) et Molyargues avec
basse juridiction jusqu'à 60 sous tournois, et hommage de M. le sénéchal de Quercy et
de M. de Saint Sulpice. Il y a maisons, granges, jardin, canabal, etc. Il y a une
"fontaine de poisson" et un "peschier"». |
Le même possède une maison en la juridiction
de St Cirq. Il se plaint que ses charges sont nombreuses. Il a trois filles mariées qui
lui coûtent beaucoup et il en a trois autres à marier. Il a un fils prêtre qui a sur la
dite maison son titre clérical. |
La "borie" de Condat appartenait
avant 1452 à Pierre Tornavi (ou Cornavi), marchand de Cajarc ; elle fut prise à cette
date à bail emphythéotique par noble Antoine de Saint-Géry, fils de Pons, qui lui fit
la reconnaissance en présence de noble Jean de Félenon, seigneur de Parisot. Cet acte en
renferme un autre où l'on voit que Pons de Podio, alias de Saint-Géry (de St Jorio),
père d'Antoine, avait vendu à Pierre Cornavi, père du précédent, une rente sur cette
même borie de Condat. Les confronts du domaine sont : la borie de Jean Conduchier, le
pech de Codolos (Coudoulous), la borie del payré ; le frau de Cabrerets, la terre de
Géraud de Geniès. |
En 1689, le château de Condat était à la
famille de Balaguier. Le 15 mai, au château de Condat, paroisse de Bouziès Haut, dame
Angélique de Gironde, veuve de noble Jean de Balaguier, seigneur de Condat, et noble
Scipion de Balaguier, mère et fils, vendent à messire Jean de Gontaud d'Auriole,
chevalier, seigneur comte de Cabrerets
etc une rente sur le tènement de Molhiargues, paroisse de Cabrerets, 738 livres. Témoin : noble Henri de Rodorel, seigneur de
Conduché. |
On a vu qu'en 1776 il était à M. de
Malleville, l'acquéreur de Conduché. |
Il faut relever une redevance fort ancienne
due par le sieur de Rodorel, pour la terre de Conduché, au seigneur de Saint-Cirq, en
plus de la prestation de serment de fidélité. Elle était due à la première arrivée
de l'épouse du dit seigneur : il devait aller au devant de la dite dame, la tête et les
bras nus, prendre les rênes de son cheval et la conduire ainsi dans le château de
Saint-Cirq. (Hommage rendu le 5 octobre 1700 à messire Pons de Bécave par noble Pierre
Annet de Rodorel). |
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Dans le manuscrit de Albe, se place ici un
arbre généalogie griffonné où sont mentionnés : |
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Forton de Conduchié (qui teste 1517) |
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Bertrand et Isabelle de Chaumette (en ligne) |
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Pierre de Rodorel, seigneur de Frayssinet, épouse
Françoise - 9 mars 1523. Il teste en 1569 elle teste en 1535 (en 1541 transige avec Fort
de R.) |
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François de R. |
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Pierre, quiépouse le 29 novembre 1593 Charlotte de
Cassaignes (parentés avec les seigneurs du Roc) |
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Antoine fils de François épouse Isabeau de
Prévost et Vervaix. |
Il teste en 1636. |
un frère ? Charles de R. sieur de Trégantou. |
Annet ou Pierre-Annet de Rodorel épouse 1°)
Jeanne de Beau...[?] 1660 2°) Marie de Meillan. |
Autres enfants d'Antoine : Arnaud, seigneur de
Bogros, prêtre, titre clérical 1653 ; Béatrix, religieuse à Gaillac, professe en 1677
; Henri, seigneur de Coronzac, il épouse Charlotte de Rodorel. |
Henri de Rodorel fait faire l'inventaire des
papiers et meubles de son père (1687). |
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La Communauté |
Bouziès Haut formait une communauté avec
Béars, du sénéchal, de l'élection et subdélégation de Cahors. Aujourd'hui Béars est
de la commune d'Arcambal. |
Le cahier de doléances de 1789 a été
publié par M. V. Fourastié, archiviste départemental, dans son volume, p. 20. L'auteur
a cru qu'il s'agissait de Bouziès-bas, il a mis Bouziès canton et commune de Saint Géry ; et en note : il y a aussi
dans le même canton une commune qui porte le nom de Bouziès Haut. Celle-là n'aurait pas
eu de cahier. Mais c'est précisément celle-là qui marchait avec Béars. Bouziès-bas
faisait partie de la communauté de St-Géry. |
Il commence par une plainte sur le sort du
laboureur en général ; il demande qu'on cherche les moyens à prendre pour empêcher les
plantations de vignes dans des fonds qui porteraient du blé et les défrichements des
bois pour ces plantations ; pour multiplier les pacages. De la multiplicité des vignes il
résulte que le vin ne se vend pas et que le blé est très cher. |
On demande la réduction des droits de
contrôle et une plus équitable répartition des impôts ; la remise du Quercy en pays
d'Etats, la suppression du faste et du luxe. |
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