Ce nom vient-il du terrain dur et grossier, crassus,
ou d'une famille dont un membre aurait été particulièrement gros, crassus ?
Qui le dira. Ce qui est certain, c'est qu'il y eut une famille de Cras, laquelle, en
particulier, donnait un évêque au siège de Cahors dans les premières années du XIIIè
siècle : Guillaume de Cras. |
Ce fut le chef-lieu d'une commanderie qui ne
semble pas avoir eu très grande importance, puisqu'elle fut presque tout le temps unie à
celle du Bastit. |
La commanderie fut installée sur les limites
d'une paroisse déjà existante. Peut-être est-ce l'évêque de Cahors, ci-dessus nommé,
qui avait donné la villa de «Cratz» aux Templiers. Ce qui est certain, c'est
que les Templiers possédaient cette villa lorsque, le 20 septembre 1255, l'évêque
Barthélémy de Roux leur donna la paroisse. Mû, disait le prélat, par le grande
affection que nous portons à l'ordre du Temple, et, particulièrement à frère Raimbaud
de Caron, grand maître des chevaliers des maisons de Provence, nous lui avons donné,
avec le consentement de notre chapitre, l'église du lieu de Cratz dont la villa est
déjà une maison des Templiers, et l'église Saint-Laurent, tout près de la villa de
Long (ou Longue , qui est Beauregard), nous réservant le droit d'y donner l'investiture
aux chapelains de ces églises, quand elles vaqueront, sur la présentation des
commandeurs du Temple de qui elles dépendront. Par le même acte, l'évêque confirme à
l'ordre les églises qui sont dans la région de Lacapelle-Livron, ce qui a fait croire à
dom du Bourg que Cras avait été uni à cette commanderie. Ce n'est pas ce que laisse
supposer la charte, puisqu'il y est question des commandeurs respectifs à qui ces
églises seront soumises. |
Et en effet, peu d'années après, nous voyons
qu'il y eut (1267) un différend au sujet des dîmes de Cras entre le curé du lieu et le
commandeur du Bastit, Raymond Robert, différend qui ne fut réglé qu'en 1280. Le membre
de Cras était donc à cette époque uni à celui du Bastit, sous un même commandeur,
dans la chevalerie du Temple. Autre fait : en 1276, Raymond Robert fait une transaction
avec le prieur de Molières (Francoulès) pour les limites des dixmaires de Nadillac, annexe religieuse de Cras et pour
Saint-Pierre daverso (Liversou) sur le territoire de qui se trouvait le prieuré des
chanoines réguliers de Molières (Voir Nadilhac). |
Raymond Robert eut aussi des difficultés
(1277) avec le curé de Cours et Saint-Michel, Pierre de Vieillesvignes, pour le même
sujet. Comme décimateur de Cras et Saint-Julien, le commandeur voulait lever la dîme sur
des terres et fiefs que l'on trouve en allant du ruisseau daverso vers St Michel,
appelés de Villa, de Bias, de Pech-Guillem, de las Solières, de Martinesque et de Las
Ramades. Le curé de Cours disait, de sa part que ses prédécesseurs avaient toujours
levé ces dîmes, et nous pensons que ces terroirs sont encore aujourd'hui de la paroisse
de Cours. L'on partagea à peu près les terroirs contestés entre les parties. Ce ne fut
cependant qu'en 1280 (juillet, vendredi après la Ste Madeleine à Cahors) qu'eut lieu la
transaction, par l'arbitrage de Guillaume Ganilh, curé de Fages près Cras et d'Etienne
Farine, l'administrateur de l'église de Cras. Le commandeur concéda au curé de Cours
qu'il pourrait, lui et ses successeurs, percevoir à perpétuité les dîmes et prémices
des blés, vins, chanvre etc dans les terroirs qui lui étaient attribués, sous
réservage en sa faveur, de la moitié du carnelage. |
Le commandeur eut aussi à protester contre un
curé de Cras qui, à la même date, 1291, pendant la vacance du siège, s'était fait
nommer par le métropolitain, l'archevêque de Bourges, sans avoir été présenté, selon
la règle, par le commandeur. Raymond Robert fit valoir ses droits, puis, parce qu'il
était naturellement bon, il laissa dans la cure de Cras le curé qu'il n'avait pas choisi
lui-même. |
Cette bonté, un de ses successeurs la
témoignait aussi peu d'années après (1306), dans une circonstance intéressante.
C'était Géraud de Cances (ou Cauze), le dernier commandeur templier du Bastit et de
Cras. Une femme dont le mari, Pierre Sepfag, avait été exécuté pour crime d'homicide
«in furcis dicti loci, suis exigentibus demeritis», elle-même condamnée au
bannissement pour crime de sorcellerie, avait reçu de lui et ses propres biens et les
biens de son mari, également confisqués en vertu de la sentence des juges, afin qu'elle
pût les employer à l'établissement de ses trois filles. Le damoiseau Raymond de
Rassiels était à cette date bayle de Cras. |
Donc la maison de Cras, même sous les
Templiers, ne fut pas donnée à Lacapelle-Livron. Nous n'avons trouvé qu'un nom, de
commandeur proprement dit de Cras - et encore ne sommes-nous pas absolument sûr qu'il
n'ait pas été aussi commandeur du Bastit ; les dates permettraient de le croire : en
1250, Arnaud de Calmont, sans doute des Calmont d'Olt, seigneur de Castelnau de Bretenoux,
arrentait le moulin de Marquefavre. L'acte mentionne avec lui trois autres religieux,
frère P. d'Assier, fr. P. Bertal et fr. Barthélémy de Saint-Projet. |
Quand l'ordre eut été dissous et les biens
du Temple donnés aux Hospitaliers de Saint-Jean, la commanderie de Cras forma, durant
quelque temps, un membre séparé. La Pomarède (près Peyrilles) la remplaça dans
l'union avec le Bastit, puis le même commandeur eut les trois maisons sous son
gouvernement. |
En 1322, frère Raymond d'Hébrard, des
Hébrard de Saint-Sulpice, commandeur de Cras, autorisé par les représentants du
grand-prieur de St Gilles : Raymond de Caylus, commandeur de St Hugues, Guillaume Alquier,
commandeur du Bastit, et le commandeur de Rignac en Rouergue, commissaires désignés pour
enquêter au sujet des acquisitions d'Arnaud de Gironde, marchand de Cahors, dans la
paroisse de Cras, fait un échange de rentes avec ce personnage qui devait être le chef
de la noble famille des Gironde de Montcléra. Il avait acquis des biens et des rentes, en
1316, de Hugues de Maestre, cadurcien comme lui, et d'Arnaud de Combe, autres
acquisitions, notamment du mas de Mejanaserre, qu'il arrentait, en 1321, à Géraud Julia.
L'acte de 1322 (d'après un vidimus de 1454) nous fait connaître un pré des prêtres
(ce qui suppose des obituaires) et la présence de donats dans la maison de Cras. |
Les années suivantes le commandeur de Cras
est Raymond de Saint-Maurice. En 1323, il fait un achat de tous les droits que pouvait
avoir un certain Jourdain Capnovel sur le lieu de Cras en vertu de quelque concession à
lui faite par le grand-prieur de St Gilles. |
En 1324, il fait dresser une liste des rentes
de Cras ; il donne à fief par l'intermédiaire du prêtre, Pierre Laborie, à Arnaud de
Gironde , un pré qui confronte avec le cimétière de St Julien ; en 1325 il lauzime un
achat d'Arnaud de Gironde dans la même région et près de Marquefave ; il reçoit
diverses reconnaissances ; en 1327, il porte une sentence contre un habitant du lieu de
Cras, Guillaume Grimal, qui a fait une tentative de meurtre contre un religieux de la
commanderie, frère Guillaume de Villeneuve («qui ausu temerario, non verens deum et
nominum, gladio evaginato, palam et publice, in platea publica dicti loci, pluribus
personis presentibus irruit hostiliter, maliciose et injuriose... in fratum Gmum de
Villanova, ord. supradicti... posse... faciendo... interficiendi cum pladio, nisi
impediretur per astantum qui ipsum liberaverunt a morte ibidem Gulielmus Grimal gratiam ad
volontatim ejusdem domini praeceptoris rogavit» - il fit amende honorable en
présence de Guillaume de Gourdon, donzel, de Guillaume de Septfonds et du notaire Jacques
Constant. Ses biens avaient été mis à l'encan ; nous le trouvons encore en 1329
(lauzimes et actes divers) et en 1335. Il avait pour bayle, en 1327, Hugues Canela, en
1329, Géraud Dayre. L'acte de 1323 nous donne les noms de trois religieux témoins d'une
acquisition faite par Raymond de St Maurice : fr. Raymond d'Hébrard, redevenu simple
chevalier, fr. Raymond de Costabeille, fr. Arnaud de Laborie). |
En 1337, le commandeur de Cras est celui du
Bastit, Guillaume Alquier. Il condamne un homme de Cras, Pierre Guilhem, qui a battu le
bayle du lieu, Hugues Canela. Le coupable se soumet, accepte l'amende à laquelle on le
condamne (10 livres tourn. pour la maison de Cras ; 2 pour le bayle ; 10 sous pour le
sergent Arn. Delmouli, autant pour le greffier, 20 sous pour Me Guillaume de Boussac, juge
du lieu pour les peines et écritures) ; il donne un gage à ce sujet et fait amende
honorable à genoux. Parmi les témoins il y a deux prêtres (Notaire : B. Fabri). Ce
Guillaume de Boussac était déjà juge de Cras en 1327. |
Jean de Nogaret, également commandeur des
deux membres soutient devant vénérable homme Pierre de Brive, docteur en droit civil,
lieutenant du sénéchal Guillaume de Montfaucon, un procès contre les chevaliers de
Rassiels, père et fils, qui «sous prétexte de sauvegarde royale, ont fait mettre les
fleurs de lys sur des biens situés dans la juridiction de Cras au pont de Liversou (de
Varsone) au pré de Durecoste, au pré de Camp Lanier, et cela au préjudice de la
sauvegarde donnée au commandeur. Le juge ordonnait de les enlever, ils refusaient. Après
enquête de fr. Pons de Benède, chevalier de l'ordre, procureur du commandeur, le sergent
enlève les fleurs de lys avec tout le respect dû au roi». Un des témoins est
d'ailleurs Pierre de Rupe, bayle royal de Vers. |
Guillaume de Ricard a vers 1462-1463 un
procès au sujet de quelques possessions en la paroisse de Velles, du côté de Coronsac
(voir Vers). |
Jean de Ricard fait, en 1480, une transaction
avec les de Gourdon, seigneurs de Peyrille, pour des biens dépendant de la Pomayrède
(voir Peyrilles). |
Bernard Gros fait régler, en 1493, les
limites du dixmaire pour un tènement appelé de Villas, disputé par le prieur de Cours,
Talaban Alonson, archidiacre-mage de Cahors, et le vicaire perpétuel, Jean de Fénelon,
qui ont perdu leur procès devant le Parlement de Toulouse. |
Et ce n'est pas la peine de relever les actes
divers des commandeurs du Bastit et de Cras relatifs à des reconnaissances. Notons
seulement que parmi ces reconnaissances, il y en a un certain nombre pour des moulins :
nous avons eu l'occasion de nommer le moulin de Marquefave, il y a encore le moulin de
Saint-Julien, tous deux sur le ruisseau de Labarso (Liversou), le moulin des
Peirières ou de Gindarme, de même ; le moulin de mestre Guiral appelé aussi moulin de
Cras, beaucoup plus en amont sur le Vers. |
Notons que dans une reconnaissance de ce
dernier moulin, en 1678, au commandeur G. de Vilages, le tenancier Labarthe, qui l'avait
acquis auprès de la famille de Castre, s'engage à y faire un moulin foulon. |
Le commandeur jouit de toute justice, haute,
moyenne et basse. Il a son juge le même que pour le Bastit : Me Mejecaze avec un
lieutenant de juge, pour Cras : Pierre Cayla, avocat au Parlement, un greffier : Alain
Malique ; un bayle ou sergent : Alexis Laur (visite de 1764). |
La rente des emphytéotes est la même à la
veille de la révolution qu'en 1462 (voir la communauté).
Les habitants présentent chaque année les consuls de Cras et le commandeur les nomme. |
Dans la visite de 1781, les visiteurs ont sur
le plan de Cras «vu au milieu d'icelle un poteau de bois auquel le sr commandeur fait
attacher un carcan garny de sa chaine de fer, ainsi qu'il avait été ordonné.» |
De même qu'il a le pilori, il devait y avoir
aussi autrefois les fourches patibulaires. La place du pilori s'appelait la Rode. |
Le 19 août 1506, sur la présentation du
commandeur Jean de Valon, l'évêque Antoine de Luzech donnait l'investiture de la cure de
Cras et de ses annexes à religieux homme frère Pierre Sales, prêtre de l'ordre de
Saint-Jean de Jérusalem (acte daté de Mercuès). |
On trouve, en 1531, Jean Delmouly, nom déjà
vu plusieurs fois. |
En mai 1547, sur la présentation de frère
Jean de la Valette de Parisot, qui avait délégué fr. François de Thermes commandeur du
Burgat, Fr. Jean Lacaze ou mieux Lascases, prêtre de l'ordre, du diocèse de Cahors,
recevait de messire Pierre Bertrand, chanoine de l'église de Cahors, docteur en droit,
vicaire général de Mgr Paul de Carreto, l'investiture canonique pour la paroisse Ste Foi
de Cras et ses deux annexes, St Martin de Nadilhac
et St Julien des IV Combes, résignées par fr. Benoît Salelhes, dernier recteur ou
vicaire perpétuel. |
Jean Lacaze (ou Lascazes, est-il dit ici)
ayant résigné par l'intermédiaire de Me Jean de Gréalou, son successeur frère Jean de
Florent, présenté par le Commandeur Louis de Lespine, reçut l'investiture canonique du
vicaire général, du même évêque, messire Jérome de Raymond, 28 mai 1552. |
En 1591, Arnaud Delmouly. |
|
La paroisse |
La paroisse de Cras est antérieure à la
commanderie, ainsi qu'on a vu dans la donation que fit l'évêque de Cahors de l'église
de Cras au commandeur du Temple déjà possesseur de la villa. Elle comprenait
deux annexes : Saint-Martin de Nadilhac
(voir ce nom) et Saint-Julien dit des IV Combes ou de Gironde. Le curé était le plus
souvent un religieux de l'ordre. Quand il était pris en dehors, régulièrement il était
tenu de prendre l'habit et la croix d'obédience. Le commandeur le présentait à
l'évêque de Cahors, et l'évêque donnait l'investiture. |
|
Noms de curés |
En 1277, Etienne Farine, qui était donat de
la maison du Temple de Cras, et qui sert d'arbitre, avec le curé de Fages, entre le
commandeur et le curé de Cours, est dit administrateur des églises de Cras et de Nadilhac. Nous avons parlé plus haut du
curé qui s'était fait nommer par l'archevêque de Bourges en 1291 ; il s'appelait
Guillaume Raymondin. |
Sous les Hospitaliers, on trouve en 1316, 1323
comme recteur, Pons Clavel; en 1451, 1462, Jean Delmoly (ou Delmouly, de Molandino, de
Molandinis) ; en 1494, Arnaud Delmouly ; tous les deux mentionnés dans divers actes ; le
premier ayant résigné en faveur du second (installation le 3 novembre 1478). |
Le 7 décembre 1610, l'évêque donne
l'investiture de Cras et Nadilhac,
vacants par la mort du recteur Antoine Boyssé, à Me Antoine Mazot qui n'est encore que
diacre, mais qui a été reconnu idoine après l'examen canonique devant les examinateurs
du Synode. |
Il y a ensuite un peu de flou dans les
documents. Il semble bien cependant que le successeur de Mazot fut Joseph ou Jacques
Jourdanne, qui avait été longtemps vicaire. Le commandeur M. de Verdelin eut procès
avec lui (1663) parce qu'il préfèrait Jean Degay qui fut curé ensuite et qui méritait
bien cette préférence puisque le procès-verbal de visite de 1674 le dit un prêtre
exemplaire, un véritable religieux. Il semble qu'en 1685 le recteur était Jean Delsoy
qui avait pour secondaire le prêtre Andrieu, vicaire de Nadilhac ; il fit remettre la toiture du clocher (M. Foissac dit :
1681-1699 : Jean Delsoy et en 1724 Louis Metge). En 1693, Me Goudal dont le vicaire Jean
Delsol résidait d'ordinaire à Nadilhac. |
En 1701, Pierre Garrigue. |
En 1702 et 1728, le recteur s'appelle Denys
Metge qui a pour vicaire de Nadilhac Me
Cambajou. |
En 1743, le nouveau titulaire est François
Rey, encore curé en 1754. Il semble que vers cette époque, le curé était absent et que
le service était fait par le P. Girard, religieux carme. |
Le 23 juin 1763 est installé Me Jean-Louis
Davy. Il était né à Vers en 1729, fut successivement vicaire de Larnagol, La Capelle à
Figeac, N.-D. des Soubirous à Cahors et Vers. Il était maître ès arts de l'Université
de Cahors ; en 1784, il fut transféré à Cazillac (voir ce nom). |
Me Louis Pégourié, vicaire de Nadilhac, le remplace comme curé le 28
juin. Celui-là prêtera le serment et fera partie du clergé constitutionnel de Mgr
Danglars. |
L'église actuelle de Cras a été construite
en 1884-5, dans le style roman, consacrée le 4 mai 1886 : il y a trois autels ; l'église
ancienne avait 4 chapelles, dont une dédiée à S. Roch. En 1781, la chapelle N.D. était
dédiée à l'Immaculée-Conception. |
Il a dû y avoir deux églises, l'une dédiée
à S. Jean-B., la chapelle du château, l'autre, dédiée à Ste Foi, l'église
paroissiale. |
Cras était de l'archiprêtré de St André de
Cahors, au XVIIIè siècle de la congrégation foraine de St Sauveur ; aujourd'hui du
canton (civil et ecclésiastique) de Lauzès. |
Le commandeur levait la dîme de Cras, Nadillac et St Julien ; pour le grain et la
paille, au 1/10; pour le foin au 1/11 ; pour le chanvre et le lin au 1/14 ; pour le vin,
le millet, les fèves, les menus grains, la laine, au 1/20 ; pour les agneaux, au 1/6
quand leur nombre dépasse 18, sinon il ne prend que deux agneaux (verbaux de 1754). |
Il donne au recteur comme pension : 44 quartes
de blé froment ; 10 livres argent ; 2 pipes de vin, 2 agneaux et 2 cochons de lait ; il
lui laisse la jouissance d'une terre et d'un pré dans Nadailhac, le curé jouit du pré
de la Raymondie. |
Le sol de la dîme est à 200 mètres du
château. |
L'église fait groupe avec le château et la
Tour ; le groupe, avec une cour, est entouré de grandes murailles ; le cimetière est au
bout du village (Verbaux) - Le procès-verbal de 1764 dit que la tour est séparée du
château et qu'elle a 5 étages. |
Oratoire - Il est question parfois dans les
monuments d'un oradour. Sur son emplacement, on a bâti en 1896 une chapelle
Notre-Dame, en souvenir de celle dont la tradition avait conservé le souvenir. |
Saint-Julien. Cette église, appelée des IV
combes dans plusieurs documents n'existe plus que par le souvenir et le nom donné à
quelques maisons sur le territoire de la commune de Cras. Elle existait encore en 1845 ;
jusqu'à cette époque. On y disait la messe le 28 août, et des communes voisines on y
venait en pèlerinage. |
A cause du voisinage du château de Gironde
(commune de Cours - voir ce nom), on a l'appelée quelquefois Saint-Julien de Gironde. Le
nom de Saint-Julien a titré des membre de la famille de Montcléra (1448, noble Bertrand
de Gironde, alias de St Julien, seigneur de Montcléra - Voir ce nom). |
Des procès-verbaux de visite de la
commanderie de Cras mentionnent souvent cette église : on la dit en bon état, de forme
oblongue, voûtée à croisillons mais sans ornements. Quand on y célèbre les offices,
il faut tout y porter de Cras. Il y avait un jardin et une maison à côté de la
chapelle, pour le prêtre qui faisait le service. Longtemps paroisse annexe, on n'y disait
plus la messe que le jour de St Julien et quand la piété des fidèles y appelait les
prêtres de Cras. |
|
La communauté. Bail emphytéotique |
Le 15 octobre 1462, sous l'épiscopat de S.S.
le cardinal de Lebret, évêque de Cahors, le commandeur Guillaume de Ricard, donnait le
lieu de Cras à nouveau fief à quatorze emphytéotes par indivis. Il est dit qu'autrefois
ce lieu avait été donné à fief à Pierre Reiveilhe senior, ses fils Bertrand
et Jean Hugues Reiveilhe, Guillaume Beders, Jean Carle, Pierre-Guilhem et Guilhem
Valelhes, Bertrand de Combe-Espinouse, Pierre Peizous, autre Pierre Reiveilhe junior,
Jean Albespy et Hugues Tregos, acte pris par le notaire Me Durand Donat, de Figeac, le 20
novembre 1448, sous le cens de 14 sétiers froment, 7 sétiers avoine, mesure de Cahors, 7
livres tournois, 14 paires de poules, 7 livres de cire, 3 manoeuvres ou journées et 5
sous pour chaque tenancier, moyennant certaines conditions spécifiées par l'acte. |
Mais cet acte avait été fait par quelqu'un
qui n'avait pas les pouvoirs et l'ordre s'y trouvait en perte ; alors un nouvel
arrentement fut fait à Pierre Reiveilhe senior, Pierre Reiveilhe junior,
Géraud Tregos, Jean Reiveilhe, Bertrand Reiveilhe, Pierre Peizous, Pierre Valelhes,
Guillaume Valelhes senior, Etienne Fromen, Guillaume Valelhes junior,
Jean Carles, Mathieu Beders, Gér. Delmoli, Berenger Tregos, Guillaume Boydié, Alzéas
(Elzéar) Poderos, Hugues Reiveilhe, Jean Lemosi et Guillaume Poderos, le 8 février 1457
(v. st.), sous le cens de 18 setiers froment, 10 setiers avoine, 10 livres tournoi, 14
livres de cire, avec réserve des biens de la mense du commandeur. Acte reçu par Me Gér.
de Bramarie, notaire de Cajarc. |
Guillaume de Ricard voulut faire, lui aussi,
un arrentement nouveau et rendre meilleure la condition de la commanderie ; il distribua
ainsi les 14 pagésies : 1. Pierre Vinche senior ; 2. P. Vinche junior ;
3. Géraud Tregos et Jean Lemosi ; 4. Jean Vinche ; 5. Bertr. Vinche ; 6. Pierre Valelhes
; les héritiers mineurs de Guillaume Valelhes senior et Etienne Froment ; 8.
Guillaume Valelhes junior ; 9 et 10. Jean Carles et Mathieu Beders ; 11. Gér.
Delmoli et Berenger Tregos ; 12. Guillaume Boysie et Elzéar Pouderous, 14. Pierre
Peyrous. Tout le lieu de Cras, maisons, botges, cazals, courtils, patus, jardins, vignes,
prés, terres cultes et incultes etc, les fontaines, les eaux et les forêts, les
glandées et les pacages ; dont les confronts sont Nadilhac, St Michel, Cours, le ruisseau de Vers, la combe de
Bournasel, St Martin de Vers et Fages, avec les entrées et sorties, les franchises,
libertés, droits, devoirs, appartenances quelconques, tout cela leur est abandonné pour
le posséder perpétuellement, sous réserve des aliénations défendues par le Droit, et
de tout le fach ou lieu de Gironde et des terres qui sont de la mense du
commandeur. Il se réserve encore le terroir de Favel, la Combe del mas, un pré à la
Ramondie, et terre pour y faire une vigne et le pré Redon. |
Le cens est celui de 1457 : 17 sét. froment ;
10 avoines ; 10 livres tournois ; plus par feu ou belugue 5 sols t. par an, 1 paire de
poulets, 1 livre de cire, 3 journées d'homme, même si le chiffre des habitants ne
dépassait pas 14 ils devraient fournir 14 livres de cire. |
Comme droit d'acapte, à chaque changement du
grand-maître de l'ordre, 10 livres tournois et 14 livres de cire ; double rente de blé
à chaque mutation de commandeur ou de pagès. |
Le commandeur aura la juridiction haute,
moyenne et basse, mère et mixte impère. |
Les pagès auront droit de four, sans rien
payer, mais pour leur usage seulement. |
Le commandeur pourra faire paître son bétail
dans tous les herbages du lieu. |
Les emphytéotes seront tenus de tenir en bon
état la tour du lieu de Cras, pour qu'ils puissent y mettre à l'occasion en sûreté
leurs personnes et leurs récoltes. Ils seront tenus de faire résidence. Ils ne pourront
chasser lapins, perdrix et faisans. S'ils prennent un sanglier ou une laie, ils en
donneront au commandeur la tête et un quartier ; s'ils prennent chevreuil, mâle ou
femelle, ils en donneront aussi un quartier. Ils ne pourront pas construire de moulins
sans la permission du commandeur. |
Etaient témoins à cet acte Jean Delmouli,
prêtre, recteur de Cras, Jean Issaly, prêtre, Raymond Leloube de St Martin, Jean
Berthoumieu fils de Jean, de Boucayrac. Notaire : Me Raymond Carrière, acte grassoyé par
Pierre Descamps. |
Le même jour, 15 octobre 1462, le commandeur
arrentait à Gér. Vinche, fils de Pierre, un moulinal au lieu de Marquefavre sur le
ruisseau de Liversou (da verso), au dessus du pont de Marquefave, avec toutes ses
dépendances, sous le cens annuel d'une émine de froment et d'une émine d'avoine, de 12
deniers tournois et d'une poule avec l'acapte d'usage à chaque mutation de grand maître
et de tenancier. |
En 1471, Jean de Ricard, successeur de
Guillaume, confirmait toutes ces dispositions, et les emphytéotes lui faisaient la
reconnaissance de ce qu'ils tenaient de lui. De même, en 1497, sous Jean de Valon. On
trouve encore une autre reconnaissance générale en 1606, sous Raymond de Gozon. |
Une difficulté surgit un peu plus tard. Cette
reconnaissance générale suffisait-elle ? Ne fallait-il pas que chaque tenancier fît en
particulier reconnaissance des biens par lui possédés ? Des avocats consultés dirent
qu'en droit les emphytéotes devaient faire la reconnaissance générale, en corps de
communauté, par les syndics ou consuls du lieu, de tous les droits seigneuriaux et
principalement de ceux qu'ils sont obligés de payer, mais de plus, que tous les vassaux
et emphytéotes étaient «régulièrement tenus et obligés de passer chacun en
particulier sa reconnaissance féodale». |
C'était nécessaire quand chaque propriété
particulière avait un cens et un service à part qu'il faut renouveler pour qu'il ne se
perde pas, et aussi parce que le seigneur ne pourrait pas demander les lods et ventes.
Mais ce n'était pas nécessaire ni utile pour les habitants de Cras parce qu'il n'y a que
des cens uniformes et que les habitants possèdent leurs tenures solidairement et par
indivis. |
De même, le fouage est un droit général et
uniforme. Quant aux lods et ventes, on ne risque pas de les perdre, puisqu'on est obligé
d'inscrire les nouvelles acquisitions au livre des charges et décharges qui est un
registre public. |
Pour ces reconnaissances particulières, il
faudrait faire un arpentement du lieu de Cras ; ce seraient de grands frais pour les
habitants, sans utilité pour le commandeur. On en resta là. |
En 1628, la communauté de Cras est obligée
de payer au commandeur une rente de 72 quartes froment et 40 quartes avoine et autres
droits seigneuriaux. |
En 1684, les emphytéotes sont condamnés à
passer les nouvelles reconnaissances générales. |
En 1686, ils sont condamnés à payer le droit
d'acapte tel qu'il est spécifié dans le bail de 1462. |
En 1784, la communauté poursuit le commandeur
du Bastit pour être déchargée de la dîme du gros millet (note Foissac). |
La communauté de Cras faisant partie de la
sénéchaussée de Cahors, son cahier de doléances se trouve dans la publication de M.
Fourastié. Les habitants se plaignent d'une extrême misère, provenant d'un cadastre
défectueux (ou inexistant), de l'exagération de la capitation, du peu d'étendue des
terres labourables, du manque absolu de commerce faute de relations par de bonnes routes.
La façon dont se paient les acaptes à chaque mutation de commandeur et de grand-maître
les charge aussi beaucoup. Ils réclament, comme à peu près tous les autres Quercynois,
le retour de l'Université à Cahors. |
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Cras - l'Aqueduc |
En face du Roc d'Aucor la fontaine Polémie. |
Mais l'aqueduc partait de plus haut. Il en est
question dans un acte d'arrentement du moulin de Cras ; il est question de los arx. |
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Cras - Murceins |
Un des nombreux lieux où l'on a voulu voir
Uxellodunum. |
A noter dans la région de Murcens sur le
cadastre un tènement dit des Cadourques. |
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