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Bref historique
du protestantisme dans le Lot
La
Réforme pénètre le Quercy vers 1530. La noblesse est la première acquise
à ses idées, par le truchement des prédicants et universitaires de
Toulouse et Montauban et par la fréquentation de la cour de Nérac,
auprès de la reine de Navarre Jeanne d’Albret, fervente réformée. En
1561 a lieu un premier massacre de protestants à Cahors. Les guerres de
religion commencent. Elles vont durer 36 ans. Saint-Céré est prise par
les protestants en 1574, puis Figeac en 1576. Cahors est prise en 1580
par Henri de Navarre et restituée la même année par la Paix de Fleix. En
1588 les troupes catholiques du maréchal de Biron prennent Cazals et
abattent ses fortifications. L’Edit de Nantes de 1598 met fin aux
guerres de religion et accorde au protestantisme les places de sûreté
quercynoises de Cajarc, Cardaillac et Figeac, sous l’autorité du
Gouverneur le comte d’Orval, fils de Sully. Sous le règne de Louis XIII
l’offensive catholique redevient conquérante. Malgré le soulèvement des
protestants, le Haut-Quercy se soumet. Dès 1622 Figeac est reprise par
les catholiques (démolition de la citadelle huguenote du Puy) et les
fortifications de Cajarc sont rasées. En 1629, avec l’Edit d’Alais, les
protestants perdent toutes leur places de sûreté. La répression et
l’étouffement systématiques du protestantisme vont alors s’exercer dans
la vie cultuelle, professionnelle et privée. Le charisme d’Alain de
Solminihac, l’évêque de Cahors, et le zèle de Laborie, le curé de Figeac
vont faire merveille. En 1685, avec la Révocation de l’Edit de Nantes,
le protestantisme n’existe officiellement plus. Les derniers temples
encore debout sont rasés (Cajarc en 1684). Le catholicisme devient
obligatoire. Le protestantisme s’éteint doucement et au mieux se
marginalise clandestinement au XVIIe siècle pendant la période dite du
Désert.
Après deux siècles de silence, vers la fin du XIXe siècle une tentative
d’évangélisation protestante se répand timidement dans le Gourdonnais où
quelques temples vont être dressés (Concorès, La Mothe-Fénelon, St-Cirq-Madelon).
Mais par manque d’assise et à cause de l’exode rural, ces petites
communautés protestantes s’éteindront progressivement après la première
guerre mondiale.
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Rue des Soubirous : c'est
ici qu'a eu lieu le massacre
des protestants à Cahors. |
Monument Clément Marot, place Champollion, à Cahors |
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Hommage de la Ville de Cahors à Clément
Marot : le portail du
Collège |
Château de Cénevières : le temple protestant construit en 1633,
par les héritiers d'Antoine de Gourdon |
Quelques illustres figures
Antoine de Gourdon
Gagné par les idées de la cour de Nérac et séduit par Théodore de Bèze
qui y séjournait, il se convertit au protestantisme en 1563. Chef
militaire du parti huguenot du Quercy, il demande dans son testament que
soit construit un temple dans l’enceinte de son château. Ses héritiers
se chargeront de sa construction en 1633. On peut voir encore ce temple
(sa conversion en chapelle catholique l’a préservé de la destruction) au
château de Cénevières.
Clément Marot
Né
à Cahors en 1496, le poète est soupçonné à plusieurs reprises de
sympathies pour la Réforme et préfère s’exiler. En 1535, à Genève auprès
de Calvin, il commence à traduire en français la première partie du
Psautier Huguenot. De conviction protestante, sans jamais avoir abjuré
le catholicisme, c’est avant tout un « humaniste chrétien ».
Jeanne de Genouillac
Gagnée très tôt au parti protestant de Condé elle fait
transformer en temple l’église d’Assier. Dans son château elle
réunit tous les gentilshommes protestants du Quercy et gagne à
sa cause tous ses tenanciers
Jeanne
de Gontaud
Abbesse défroquée, elle adhère avec passion au calvinisme, et fait venir
de Genève le pasteur Fontaine, avec qui, sur ses terres de Lavaur et
Salviac, elle entraîne de très nombreuses conversions. |
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Saint-Cirq-Madelon
: le Temple protestant |
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Saint-Cirq-Madelon
: le Temple protestant |
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Saint-Cirq-Madelon
: le Temple protestant et l'Eglise |
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Portrait de Jeanne de GENOUILLAC D'ASSIER
comtesse du Rhin - 16e siècle renaissance - pierre noire,
sanguine, crayon de couleur, papier -
H. 32,8 cm, l. 22,5 cm -
Fécamp, musée des
Arts et de l'Enfance,
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Concorès : l'ancien
temple protestant |
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Concorès : l'ancien
temple protestant |
Texte de
Thierry MOURGUE,
Rédacteur à la VOIX PROTESTANTE
Photos : Gérard Bouysset |