Le nom s'écrit aussi Senevieres et Senebières ; et encore
Senebrieras. La paroisse
Elle est de fondation récente, quelques années avant la
Révolution. Mais "hoi erat in votim" ; elle était désirée depuis de
longues années, puisqu'elle aurait pris naissance au milieu du XIVè siècle, sans les
ravages causés par la longue guerre de Cent ans.
En effet, nous savons, par une bulle de Clément VI, que
noble homme Bernard de la Popie, damoiseau, coseigneur de Cénvières, avait demandé au
Souverain Pontife la permission de bâtir une église paroissiale, avec fonts baptismaux,
cloches, clocher et cimetière ; d'acquérir des dîmes pour la doter et fournir ainsi à
l'entretien d'un recteur résident, qui aurait soin des âmes. La raison donnée était
fort bonne : les habitants sont trop éloignés de l'église paroissiale qui est celle de
Saint-Martin Labouval.
Ce n'était pas pour lui seul qu'il demandait une telle
faveur, car il avait chapelle dans son château, bien entendu. Tout de même, il est
intéressé à l'affaire pour l'administration des sacrements.
Clément VI écrivit à l'évêque de Cahors de donner cette
autorisation. Mais les travaux ne furent pas même commencés. La guerre de Cent ans
déchaîna dans le pays ses horreurs, et la maison de la Popie, un temps si prospère,
s'éteignit au cours de cette période. Les quelques habitants amassés au pied du
château continuèrent à se rendre à Saint-Martin Labouval pour les offices. Il fallut
attendre jusqu'en 1783 pour obtenir l'érection canonique d'une nouvelle paroisse.
Les villageois de Cénevières, réunis en délibération à
ce sujet, nommèrent deux syndics, Andissac et Vialatte, pour présenter une requête à
l'évêque de Cahors, offrant de bâtir église et presbytère (20 mai 1782).
L'évêque chargea son vicaire général, M. de Lacoste
Ribot, chantre de l'Eglise cathédrale, de faire l'enquête de commodo et incommodo,
visiter les lieux, entendre le pour et le contre. L'ordonnance du commissaire est du 18
juillet, pour les convocations et affiches nécessaires. Il fallait aussi avertir l'abbé
de Marcilhac et les religieux qui étaient prieurs de Saint-Martin Labouval. Les habitants
de cette dernière paroisse consentaient à la séparation (délibération du 25 août),
pourvu qu'ils ne soient à aucun frais. Le marquis de Cénevières donna aussi le sien
(1er octobre), de même le curé de Saint-Martin, M. Dorval (4 oct.), à la condition de
ne rien perdre de son revenu. Le chapitre de Marcilhac donna l'autorisation et son syndic,
dom François Delsouc, vint à Cénevières à cet effet.
Il est démontré que l'église de Saint-Martin était trop
petite pour la population des deux «cantons» : la population de Cénévières est
évaluée à 227 communiants et 170 non communiants, celle de Saint Martin à 747
communiants et 55 non-communiants. Cénevières a onze villages dont quelques un situés
à une heure et demie de l'église ; on ne saurait faire le tour du canton en moins de
sept heures de marche pour en faire le tour (pour Saint Martin, 21 villages ou écarts ;
quelques uns à plus de deux heures, et il faudrait 12 heures de marche pour en faire le
tour). Les chemins sont mauvais, la plupart vrais sentiers de chèvres etc etc.
Sur le rapport du vice-promoteur, M. Delteil, concluant que
jamais érection de cure ne fut plus nécessaire, et qu'il ne suffisait pas de faire
desservir Cénevières par un vicaire amovible, lequel ne s'attache pas à son troupeau,
que d'ailleurs les crues du Lot peuvent souvent empêcher d'aller de Saint-Martin à
Cénevières, l'évêque rendit son ordonnance définitive le 12 avril 1783.
Le lieu et le canton de Cénevières étaient érigés en
paroisse sous le vocable de Saint Louis, roi de France.La cure devait être pourvue d'une
portion congrue conformément aux décrets royaux. La nomination du curé restait à
l'abbé de Marcilhac, comme pour Saint-Martin. Pour cette fois seulement, l'évêque
nommait le premier curé : Me Joseph d'Andrieu, vicaire de Concots. Le vicaire général
Luillier de Rouvenac était chargé de fixer l'emplacement de l'église de concert avec
les habitants. Ceux-ci devaient faire le plan d'une église convenable et de dimensions en
rapport avec le chiffre de la population, fournir les vases sacrés, ornements
sacerdotaux, etc. L'emplacement du cimetière devait être aussi fixé ; on fournirait un
logement au curé jusqu'à ce que le presbytère fut construit. Pour reconnaître la
supériorité de l'église Saint-Martin, les marguillers de Cénevières devaient offrir
le pain béni chaque année dans cette église le dimanche dans l'octave de la Saint
Martin.
Le service ne pourrait commencer qu'après l'achèvement de
l'église et sa visite par le commissaire épiscopal.
Le Conseil d'Etat autorisa la nouvelle création en 1786.
L'église ne fut achevée qu'en 1789, elle fut agrandie en
1863.
L'abbé d'Andrieu, qui avait eu sans doute quelques
difficultés dans l'intervalle, donna sa démission le 15 septembre 1790. Il fut remplacé
immédiatement par Jean-Baptiste Fauries, vicaire d'Esclauzels, nommé par l'évêque au
nom de l'abbé de Marcilhac. Il prêta les divers serments constitutionnels ; puis dut se
rétracter plus tard, car il fut laissé à la tête de sa paroisse au concordat. Il y
mourut en 1814.
Saint-Clair de
Tréligots
ou de Savanac ou de Cavagnac (ou de Salvagnac : en 1300, la
veuve de Guillaume de Salvagnac demeurait à Tréligots).
Dans l'étendue du canton de Cénevières, il y eut autrefois
une paroisse annexe de Calvignac ; il semble que l'église a dû changer d'emplacement,
car c'est sur la commune de Cénevières que se trouve le hameau ou écart de Saint-Clair
et sur la commune de Calvignac, il y a un hameau ou écart au nom significatif de clocher.
Le nom de Tréligots, qu'on donne à Saint-Clair dans les
documents les plus anciens, est celui d'une famille, dont le nom revient assez souvent :
1285, Pons de Trelhigotz ; 1338, Barthelemy de Tréligots - 1360, Gér. de Trelhigotz -
1388, Raymond et Jean de Trelhigots ; 1363, Arnaud de Treligotz, tous habitants de Cajarc.
Le lieu de Trelhigotz est nommé, à côté de Cornus, parmi
les possessions dénombrées au comte de Poitiers, en 1259, par Fortanier de Gourdon,
coseigneur de Cénevières.
Il n'y pas pas longtemps qu'on faisait encore les sépultures
au cimetière de Saint-Clair, cimetière d'ailleurs mal tenu, avec une chapelle pour les
services.
Près de la chapelle, une fontaine Saint-Clair, où
l'on venait autrefois se laver pour les maux d'yeux. Il y avait une relique de Saint Clair
qui aurait été transportée après la Révolution à la cathédrale.
D'après la tradition, la chapelle aurait été construite
par un habitant du village avec cette condition qu'elle servirait de sépulture à
lui-même et à sa famille. Ce détail semble bien indiquer qu'il y a eu translation de
Saint-Clair de Tréligots du lieu appelé le Clocher (Calvignac) au lieu appelé
Saint Clair.
Chapellenie du château
Nous avons dit qu'il y avait une chapelle au château de
Cénevières, avec chapellenie. En 1518, le titulaire en était Guillaume de Penne, alias
Gourdon, fils de Pons de Gourdon et doyen des Arques.
Le temple
Le dernier de la famille de Gourdon Cénevières, le vicomte
Antoine, demanda par testament que l'on fit un temple dans le village de Cénevières. Il
avait déjà donné au culte réformé la chapelle du château. C'est là que son corps
devait reposer en attendant que fût fait le monument demandé dans l'église-temple de
Saint-Martin Labouval. Le temple fut fait à l'intérieur du château, on le voit, à
gauche du portail d'entrée. Sa porte, à plein cintre, ornée de deux colonnes
détachées d'ordre corinthien, que surmonte un fronton en arc de cercle mérite d'être
remarquée. Mais peut-être n'est-ce là que l'ancienne chapelle. Et nous ne savons pas si
le désir d'Antoine de Gourdon fut exaucé. Dans ce même testament, il donnait 100 livres
pour le ministre de Cénevières. Ce ministre devait faire le service de Saint-Martin. Les
premiers de Gouvernet étant calvinistes, le service dut être régulier jusqu'au temps de
la Révocation de l'Edit de Nantes. Dans le procès relatif à l'emplacement du temple de
Cajarc, ceux qui ne voulaient pas d'un temple si proche disaient qu'on pouvait bien aller
suivre les offices du culte de la religion reformée au château de Cénevières.
La seigneurie
Elle appartint tout d'abord et toute entière à la famille
de La Popie. Les de la Popie résidaient dans le château de Cénevières, et c'est un
membre de cette famille qui voulait faire bâtir l'église paroissiale.
Par mariage les de Gourdon, de La Roque des Arcs, Cornus,
Limogne, Saint-Jean de Laur, etc, eurent la coseigneurie de Cénevières, puis par
l'extinction complète de la famille de La Popie, la seigneurie entière.
M. l'abbé Julien Gary, curé de Cénevières, écrivit, en
1884, la monographie du lieu : «Le château et les seigneurs de Cénevières». Pour
cette seconde partie, il a accepté, les yeux fermés, la généalogie plutôt bizarre qui
fait descendre la famille de Gourdon d'un certain Boulandre venu d'Ecosse au temps de
Charlemagne. On trouvera, dans notre notice sur Gourdon, un peu plus de précision.
Il est impossible d'en donner sur la famille de La Popie.
Elle a eu de nombreuses branches, où souvent les même noms reviennent ; elle a fourni
des personnages remarquables, mais il est très difficile de se débrouiller dans la
parenté. On devine son importance par le nom qu'elle a donné à la place de Saint-Cirq.
Nous y reviendrons d'ailleurs en parlant de cette dernière localité.
Nous donnons d'abord les actes concernant les coseigneurs,
les La Popie et les de Gourdon, d'après un inventaire des archives de Cénevières fait
en 1316 par le juge ordinaire de Marcilhac, M. de Méja.
1260 - Accord, par arbitrage, entre Hugues de [Gourdon] de la
Roque, (des trois fils de Fortanier de Gourdon, d'une part, et nobles Arnaud et Bertrand
de la Popie, frères, au sujet de Trelhigotz). De même 1372.
D'autres actes font voir que les dits frères ont des cens et
rentes aux barris du castrum de St Cirq.
1276 - Testament de Bertrand de la Popie en faveur de ses
trois frères : Arnaud, Pons, Gaillard.
1277 - Hugues de Cardaillac et sa femme Guiscarde [de la
Popie ?] donnent aux deux frères Arnaud et Bertrand de la P. le terroir du Moulinet entre
Cénevières et Calvignac. Les deux frères font, en 1280, acquisition de quelques
terroirs du vicomte de Calvignac.
1281 - Acquisition par Arnaud de la Popie de biens sur la
rivière de Prémiac.
1285 - Arnaud et Bertrand de la Popie fils de Gaillard font
un accord au sujet de la justice de leurs sujets - Partage de biens.
- Sentence arbitrale entre noble Hugues de la Roque, seigneur
de Gourdon (fils de Fortanier) et les habitants de Tréligots.
- Bertrand de la Popie qui demeure à Cénevières,
acquiert de Pons de Trelhigots (habitant de Cajarc) divers terroirs.
1286 - Bernard de la Popie acquiert un terroir en la paroisse
de St Martin la Bouval.
1287 - Sentence arbitrale entre Arnaud et Bertrand de la
Popie.
1292 - Reconnaissance féodale par Bernard Cruvel, demeurant
à La Roque suffisienca, près Saint Martin, en faveur de noble Aimery de la
Popie.
1299 - Arnaud de la Popie donne à Bertrand de Gourdon (fils
de Fortanier et petit fils d'Hugues de la Roque) ses droits sur Sauliac, Laur, etc.
- Reconnaissance féodale à Bertrand de la Popie par Donnat
de la Roque, demeurant à Cornus.
1301 - Compromis entre Arnaud de la Popie, son fils Géraud,
d'une part et Bertrand, fils de Géraud de la Popie au sujet du moulin.
1304 - Testament de Pons de la Popie en faveur de son nepos
(neveu ou petit-fils) Foulc de la Popie, fils de Bertrand.
1305 - Reconnaissances féodales en faveur de Bertrand de la
Popie pour terres à St Martin.
- Quittance de Bertrand de Vassal à Noble Arnaud de la Popie
pour la dot d'Hélène de la Popie, sa fille.
- Reconnaissances féodales à n. Bertrand de la Popie par
des gens de Nougayrat.
- Donation à Bernard de la Popie, fils de Bertrand.
1307-8 - Compromis entre Arnaud et Bertrand de la Popie,
père et fils, d'une part et Bertrand et Foulc, frère et neveu d'Arnaud de la Popie pour
le moulin.
1312 - Testament d'Arnaud de la Popie en faveur de son nepos
Aimery.
1314 - A la requête de Bertrand et Guy de la Popie, tuteur
des enfants de leur neveu Dorde, le sénéchal autorise la plantation de fourches
patibulaires à la Toulzanie et à la Roque sufficienque.
1318 - Deux frères de Calvignac vendent à Bertr. de la
Popie qui demeure à Cénevières, une terre et quelques rentes (Saint Martin).
Lettres royaux autorisant n. Bertrand de la Popie et ses
successeurs à ériger des fourches patibulaires aux terroirs de Peyre agulhère,
les Trémolades, Puechagut, Cadalans, acquis par échange du vicomte de Calvignac ; même
permission à Bertrand de Gourdon pour Laur.
1323 - Quittance d'un marchand de Cahors à Aymeric de la
Popie
1326 - Reconnaissance féodale par Pre Laroque, demeurant à
Cénevières, en faveur de Bertrand de la Popie
1327 - Sentence arbitrale pour un différend entre la
vicomtesse de Calvignac et son fils Dorde, d'une part, et noble Aymeric de la Popie, au
sujet de certaines appartenances de la Toulzanie qui sont aux de La Popie, mais dont la
justice au dessus de 60 sols est aux de Calvignac.
1329 - Noble Aymeric de la Popie a racheté la terre de la
condamine, paroisse de Saint Martin à Bertrand de la Popie et à Bertrand de Capdenac. Il
reçoit reconnaissance féodale.
Bertrand de la Popie, coseigneur de Saint-Cirq et de
Cénevières acquiert le Puech méja (commune de Cénevières).
1333-5 - Sicart de la Popie acquiert des rentes dans S.
Martin, divers actes.
1335 - Reconnaissance féodale à Aymeric de la Popie par un
habitant de Cénevières.
1337 - Reconnaissance féodale à Bernard de la Popie
par.............
Arbitrage par noble Sicart de la Popie entre noble Bertrand,
Bernard et Aymeric de la Popie, seigneurs de Cénevières et du château de
Saint-Cirq, d'une part, et les tenanciers du mas de Soubriers.
1339 - Testament de Sicard de la Popie en faveur de son fils
Bertrand.
1340 - Reconnaissance féodale à Sicard de la Popie par
Aymeric de Cahors, habitant de Treligots, et transaction entre le même Sicard et les
habitants de Treligots au sujet de certains terroirs sur lesquels Fortanier de Gourdon (le
mari l'Aigline Beraldi) lui avait assigné 60 sous t. de rentes.
1341 - Lettres royaux promettant à nobles Aymeric et Bernard
de la Popie d'ériger des fourches patibulaires dans le lieu de Cénevières.
1345 - Quittance dotale par noble Gaucelme de Jean à noble
Aymeric de la Popie pour la dot de sa fille Agnès de la Popie
1350 - Testament de noble Galharde del Causse, femme de
d'Aymeric.
1356 - Reconnaissance féodale en faveur de Gme de la Popie
1360 - Donation faite par Jeanne de Vassal (femme de Sicard
de Vassal) à sa fille Huguette, femme d'Aymeric (qui s'est marié deux fois, si c'est le
même). Huguette de Vassal teste la même année en faveur de son fils Jean de la Popie
1364 - Quittance donnée à Foulc de la Popie par noble Alix
de Montégut femme d'Arnaud de la Popie
1365 - Testament de n. Françoise de Paulhac, femme de Foulc
de la Popie
1368 - Reconnaissances féodales à Foulc et à Jean de la
Popie.
Don fait par le roi à noble Foulques de la Popie, seigneur
de Cénevières, d'un droit de captenage que le roi percevait sur les habitants du lieu.
1370 - Foulques et Aymeric de la Popie autorisés, comme
exécuteurs testamentaires de Jean Seigneret, de Cénevières, à vendre une terre dans la
rivière de Prémiac (au bord du Lot).
1370 - Actes divers de Foulc de la Popie - Il donne ses
droits sur Crégols à Rigal de Crégols et acquiert des possessions de Foulc de
Montanhagol.
1374 - Quittance à n. Jean de la Popie pour la dot
d'Aigline, sa soeur, mariée à n. Pierre del Castel.
1375 - Foulc et Jean de la Popie assignent une pension au
prêtre Fontanel.
1381 - Echange entre Foulc de la Popie, seigneur de
Cénevières, qui donne tout ce qu'il a dans Saint Cirq et appartenances - et noble Jean
II de Gourdon, seigneur de Gourdon, Laur, Limogne, qui donne ce qu'il a dans Cornuts.
Contrat de mariage de n. Jean de la Popie, fils d'Aymeric, avec Gauzide de Rolland - 1384
- Quittance dotale.
1384 - Inventaire après le décès de noble Jean de la
Popie, à la requête d'Aigline, sa soeur, femme de noble Pierre du Castel.
1390 - Foulc de la Popie se déclare « l'homme » du comte
d'Armagnac et promet de le servir contre tous, excepté contre le roi.
1398 - Vente par noble Guillemette de la Popie, femme du
seigneur de Blanzac (T. et G.) Bertrand de Granel, à Jean de Gourdon, de tout ce qu'elle
peut prétendre à l'héritage de son frère feu Foulc de la Popie, coseigneur de
Cénevières.
Et le nom de la Popie ne paraît plus dans cet inventaire, ce
qui démontre sans doute que Foulc de la Popie était le dernier seigneur de Cénevières.
D'autre part, si l'on a vu que les de Gourdon avaient droit
sur Trelhigots, dans aucun document avant cette date, on ne voit qu'ils habitent
Cénevières, et notamment le château. Mais dès 1347 au moins, Jean 1er de Gourdon nomme
Cénevières parmi les lieux dont il est le seigneur - sans doute seigneur suzerain.
L'échange de 1381 entre Jean de Gourdon et Foulc de la Popie
et la vente faite par Guillemette en 1398 mirent en tout cas Jean de Gourdon en la
possession complète et directe de toute la terre de Cénevières. Foulc avait dû
hériter de Jean son contemporain. Il n'avait pas eu d'enfant d'Agnès Beraldi, sa femme,
nièce de l'évêque d'Agde. Elle est dite dame de Cénevières.
Le nom de Cénevières ne se trouve pas dans l'hommage au
comte Alphonse de Poitiers, en 1259, par Fortanier de Gourdon, qui dénombre seulement la
moitié de Saint-Cirq, Cornuts, Treligots, Luganhac, Limogne, St Jean de Laur, etc et le
fief que tient de lui Galhard de la Popie. Ce fief, était-ce Cénevières ? C'est
possible, c'est même probable.
Dans l'acte d'assise de la rente accordée au roi
d'Angleterre, en attendant le réglement du traité de 1259, nous lisons : « le ressort
dans la baronnie de feu Raymond de Barasc, où il y a Cabrerets, et le castrum de
Larnagol, mais on ne comprend pas dans ce lieu de Larnagol les villas de la
Toulzanie, St Martin de la sufficiensa (labouval) et Senebrières ».
Voici la série des Gourdon-Cénevières, d'après les
documents et non d'après les généalogies qui sont très fautives. Nous prenons à
Hugues de la Roque, parce que c'est à lui que remonte cette branche. Il était le fils de
Fortanier II et frère cadet de Pons. On a vu plusieurs fois son nom dans les analyses qui
précèdent. Son nom lui venait du château de la Roque des Arcs.
Un partage avec son neveu Fortanier III, par l'arbitrage du
seigneur de Gramat, en 1278, lui donna le tiers de la juridiction de Gourdon, toute la
haute juridiction de Saint-Cirq la Popie, moitié de la Roque des Arcs, dont bientôt il
acquit le reste, et parce qu'il reçut 3000 sols de rentes dont 1500 sur Laroque et 1500
sur Sénaillac. Il recevait les diverses possessions des Gourdon au delà du Lot. Il fut
le père de Fortanier A. Il possédait Cornus, Saint-Jean de Laur, Limogne, Saint-Martin
Labouval (suzeraineté) et Sénaillac (Lauzès). Il semble que le chef de la
maison résidait tantôt à Limogne, tantôt à Saint-Jean de Laur (à Laurc, est-il dit
dans les actes), et parfois, ou le fils aîné, à Laroque des Arcs.
Fortanier A., nommé dans l'acte de 1278, avait un frère,
Bernard ou Bertrand, qui fut d'église, et une soeur, Barrave.
Bertrand, son fils aîné, seigneur de la Roque des Arcs,
passe des actes avec les consuls de Cahors en 1305; il a un frère qui est d'église,
Fortanier B, et deux soeurs Gaillarde et Hélène.
Son fils aîné, Fortanier C, épousa Aigline de la Béraudie
; ils moururent tous les deux en 1347 (obituaire des Frères Prêcheurs de Cahors). Son
frère Bertrand, seigneur de Cornus et de Cénevières, mort sans enfant la même année,
avait laissé aux Frères Prêcheurs de Cahors toutes ses possessions à l'exception du haut
domaine réservé à son neveu. Les religieux, se rendant compte de la difficulté
pour des « mendiants » d'avoir tant de biens, firent un accord avec Jean 1er de Gourdon
et lui cédèrent tout à la condition qu'il paierait tous les legs et leur fournirait une
rente annuelle. Si la famille de Gourdon venait à disparaître entièrement, les dits
biens feraient retour aux religieux. Ni Bertrand, ni Jean ne veulent que ces biens aillent
à des étrangers qui ne seraient pas du sang de Gourdon ou de l'ordre des Frères
Prêcheurs. Les possessions de Bertrand étaient les lieux et châteaux de Cénevières,
de Cornuts et Peyrelevade, Sénaillac, Laur, Limogne et Puy la Garde.
Deux chapellenies furent fondées dans la chapelle
Saint-Alexis ; et pour leur entretien, 50 livres tournois de revenu annuel furent
assignées sur la terre de Cénevières. Acte du 20 décembre 1347.
Jean 1er joua un rôle actif dans la guerre de Cent ans et
mourut en 1369 (sa soeur Anne épousa Guillaume de Cardaillac-Varaire et fut mère
de l'évêque de Cahors François de Cardaillac). Il avait épousé Irlande de Penne,
fille de noble Ratier de Penne, seigneur de Belfort. Jean eut un frère cadet, Fortanier
D, qui est dit seigneur de Limogne et mourut en 1371, à Saint-Jean de Laur.
Jean II, chevalier, continua vaillamment, comme son père, la
guerre contre les Anglais. Il avait épousé Hélis ou Alaïs de Monestier (en Gévaudan),
ce qui le fait parfois appeler seigneur de Monestier. Il mourut en 1398, laissant deux
enfants mineurs, Jean III et Marguerite, dont il confia la tutelle à sa femme et à son
neveu Fortanier de Cazeton, fils de sa soeur Delphine et de Pierre de Cazeton. Jean III
fonda chez les Dominicains un obit pour son père, mais il mourut jeune et la seigneurie
de Cénevières, avec toutes les possessions de cette branche de la famille de Gourdon,
passa à la famille de Penne.
Jean II avait eu une autre soeur, Marquèse, qui fut la femme
d'Arnaud de Penne, seigneur de la Guépie, coseigneur de Belfort et autres lieux, de la
famille qui donna son nom à Labastide de Penne, près Belfort. Elle eut deux fils,
Olivier IV et Jean. L'aîné, mort en 1400, fit son frère héritier ; et Jean devint
ainsi l'héritier de son cousin Jean III de Gourdon. Marquèse, sa mère, se remaria avec
Guillaume de Thémines. Fortanier E, frère de sa mère, qui était d'Eglise et reprit
l'état séculier, voulut bien s'opposer à la prise de posession de l'héritage des
Gourdon-Cénevières ; mais une sentence arbitrale de l'évêque de Cahors trancha le
différend en faveur de Jean de Penne.
Ainsi Jean de Penne, alias de Gourdon, est, à partir de
1418, seigneur incontesté de Cénevières. Les généalogies sont justes dès l'entrée
de ce personnage, et l'on peut se fier désormais au livre de M. Gary qui les suit.
Jean IV continua contre les Anglais la guerre comme avaient
fait Jean II et Jean 1er. Il avait eu huit enfants de sa femme Béatrix de Lescure.
Olivier, son héritier universel et Pierre qui fonda la branche de Laroque des Arcs.
Citons encore Alix qui aurait épousé le duc de Somerset (?) et Jeanne, qui épousa
Guillaume de Monestier, parent évidemment du cousin Jean III. Il fit son testament en
1436 et mourut en 1439.
Olivier avait épousé en 1438 Catherine de
Cardaillac-Varaire, puis en secondes noces Marquèse d'Hébrard. Il est appelé dans les
actes O. de Penne alias de Gourdon, seigneur de La Guépie, Puylagarde, Cénevières, cos.
de Gourdon etc. Il fit son testament en 1483, mais il vivait encore en 1489. Il demandait
à être enseveli chez les Dominicains de Cahors auxquels il faisait un legs. Dans son
hommage de 1469, il dénombre comme dépendant du duché de Guyenne la châtellenie de
Gourdon, les châteaux et lieux de S-Jean de Laur, Limognes, Sénebières, la Toulzanie,
Lugagnac, Cornuts, Puijourde, Gaïffier, La Toulzanie, Saint Martin Labouval,
château et baronnie de Puy la garde.
Pons de Gourdon, son fils, teste en 1512 (voir le
dénombrement qu'il fait de ses possessions en 1505).
François s'était déjà distingué dans les guerres
d'Italie du vivant même de son grand-père, notamment à Fournou et à Cérignole. Il
avait épousé Jeanne de Lauzière-Thémines, fille de Gui, coseigneur de Gourdon. Il
testa le 23 mai 1524 et se fit enterrer dans l'église de Saint Martin Labouval. Il avait
pour frère Guillaume de Gourdon, doyen des Arques. D'après la généalogie faite pour la
famille de Mirambel et qui remonte au fameux Boulandre, un codicille de François nomme
héritier, par substitution, les enfants de Marie de Gourdon, femme de Gme de Mirambelle
qu'il appelle son consanguin, issu de la plus ancienne branche de Gourdon. Il eut un
procès avec le vicomte de Bruniquel, François de Roger de Comminges, seigneur de Cazals,
au sujet de la prééminence dans l'assemblée des Trois Etats du Quercy.
Flotard, vicomte de Cénevières et de Gaïffier, se trouva aux combats de Marignan,
Pavie, Cérizolles. Il fut gouverneur de Quiers en Piémont. Sa femme était Marguerite de
Cardaillac, fille de Jacques, seigneur de St Cirq et de Cieurac et de Jeanne de Peyre,
qu'Olivier de Magny a loué dans un de ses sonnets. Il fit son testament en 1551.
Son fils aîné, Antoine, célèbre dans l'histoire de la
seconde moitié du XVIè siècle, joua un grand rôle parmi les chefs huguenots, sous le
nom de vicomte de Gourdon, d'ailleurs avec ses cousins les seigneurs de
Cardaillac-Saint-Cirq (vicomte de Saint Cirq-Thoiras, Marchastel). Il devait voir la fin
de la branche des Gourdon-Cénevières. On trouvera de nombreuses lettres de ce personnage
au baron d'Hébrard de Saint-Sulpice dans la correspondance relative aux guerres de
religion publiée par M. Cabié. Il se trouvait dans la suite d'Henri IV lors de la prise
de Cahors par ce prince en 1580, et fut chargé de garder la ville. Il pilla le couvent
des Frères Prêcheurs auxquels, depuis 1347, le seigneur de Cénevières devait payer une
rente : il enleva dans deux barques le maître-autel de la cathédrale. Cette barque se
brisa au roc de Galessie - et celui du Saint-Suaire, dont on fit une vasque pour un bassin
de son château. Il passa dans ce château les dernières années de sa vie. En 1612, sa
terre de Cénevières fut érigée en marquisat. De trois femmes successivement épousées
il ne laissa aucun enfant ; il en avait un d'une autre femme, appelé Bertrand de Gourdon,
sieur des Arques, sans doute parce qu'il lui avait fait avoir le bénéfice des Arques
occupé autrefois par Guillaume de Gourdon, son grand-oncle. On trouve un premier
testament fait en 1585 (il laisse un cheval à Bertrand de Gourdon - et un autre à
Charles de Gourdon, dit de Ferrières, bâtard de son père) - un testament de 1607, où
il fait héritière sa femme Jeanne d'Astorg - à charge de transmettre l'hérédité à
son cousin germain, Fois de Mirambel, baron de la Nouaille, du même lignage masculin, qui
devra prendre les armes des Gourdon (en réalité, d'après les généalogies, c'était
une nièce d'Antoine Hélène de Saix, qui avait épousé un Mirambel). Il demande que ses
héritiers fassent construire un temple à Cénevières et lègue au ministre 100 livres.
Le 3è testament (si le deuxième a existé) est du 5
février 1615 : il n'est pas question des Mirambel ; mais la plupart des mêmes détails
s'y retrouve. Il explique avec précision ce qu'il demande pour sa sépulture dans
l'église paroissiale - devenue temple - de Saint Martin Labouval ; le monument qu'on doit
lui faire, la litre avec ses armes qu'on doit peindre autour de la chapelle, « non par
superstition inventée par les papes de Rome... ni par vanité... mais pour faire gloire
à sa maison... ».
Il avait vendu, en 1607, à messire Louis de Ricard de
Gourdon, seigneur baron de Vaillac, la coseigneurie de Gourdon, avec cette réserve que si
on cherchait à la reprendre, il pourrait la racheter et la redonner de nouveau à M. de
Vaillac.
Jeanne d'Astorg de Monbartier, sa veuve, se vit disputer la
succession par la famille de Mirambel. Elle se remaria, en 1617, à Charles de la Tour,
marquis de Gouvernet, calviniste ardent, qu'elle fit son héritier, et qui passa une
transaction avec les de Mirambel (1640). Il acheta la vicomté de Calvignac à M. de
Cessac qui la tenait de sa mère avec quelques fiefs dans la région (1638).
Il avait acquis aussi la vicomté de Paulin. Il eut un
procès avec Gilette ou Juliette de Gourdon, héritière de la branche de la Roque des
Arcs, procès d'ailleurs commencé sous Antoine de Gourdon. Son fils Charles II, vicomte
de Paulin, étant mort, Charles 1er eut pour héritier Charles III, marquis de
Cénevières. Celui-ci fut en procès avec Mgr Alain de Solminihac, qui revendiqua pour
son Eglise de Cahors la suzeraineté ancienne de Calvignac, et M. de Gouvernet dut se
soumettre et hommager à l'Evêque. Une branche des Latour-Gouvernet garda la vicomté de
Paulin.
Il eut pour héritier Charles-Barthélémy de la Tour, qui
abjura l'hérésie et eut le roi Louis XIV pour témoin de son mariage avec Louise de
Goussé de La Roche-Alard (1691). Il testait en 1697 et mourut en 1703. Sa femme fut
tutrice de ses enfants : elle acquit divers fiefs du marquis de Montsalès. Elle testait
en 1717.
Charles-Frédéric prend le titre de La Tour-du-Pin, marquis
de Gouvernet, gouverneur de Montélimar, dans la procuration qu'il donne, pour recueillir
la succession de sa mère, au sieur Antoine Gransault, de Salviac, son homme d'affaires.
N'ayant pas eu d'enfants de sa femme, Mlle de Livry, il fit
son héritier Jean-Frédéric de Veynes de la Tour du Pin, seigneur de Veynes et du
Bourg-les-Valence, qui devint ainsi marquis de Cénevières et vicomte de Calvignac (il
signe de Veynes et a toujours les Gransault, Pierre de Gr.- Lacoste et Jean Pierre de Gr.
de Fontenilles, pour hommes d'affaires).
En 1789, il est ministre de la guerre du roi, dans le premier
ministère constitutionnel : il devait mourir sur l'échafaud en 1794, comme le marquis de
la Tour du Pin de la Charce.
Son fils Frédéric-Séraphin, à qui il avait donné
Cénevières, vendait le château, le 30 juillet 1792, à M. Naurissart. On a publié, en
1913, le Journal d'une femme de cinquante ans, qui a été écrit par la femme de
Frédéric-Séraphin, née Dillon, pour son fils Aymar, et publié par son arrière
petit-fils, Aymar de Liedekerke-Beaufort. Mais elle n'a pas connu Cénevières et son
livre ne fait aucune allusion au Quercy.
M. Naurissart était directeur de la monnaie de Limoges,
député du Tiers à la Constituante, il fut président de la Commission des finances.
Après la révolution, il fonda une banque à Paris. Ayant fait quelques mauvaises
affaires qui l'obligèrent à vendre ses possessions du Limousin, il se retira à
Cénevières où il mourut en 1809.
Sa veuve fut son héritière. Elle testa en 1826 en faveur de
son petit-neveu, Jean Mortimer-Lesage, né à la Jamaïque, d'une famille d'origine
limousine, qui épousa Mlle du Boys, sa cousine. Leur fils, M. Charles Lesage a eu pour
héritier son gendre, M. de Combarel.
Le Château
La description de ce château se trouve tout au long de la
première partie du travail de M. Gary que nous avons signalé. Tout ce qui concerne les
temps primitifs est pure hypothèse des auteurs auxquels M. Gary a emprunté les notes.
« Le château couronne la cime d'un énorme rocher qui se
dresse à pic au bord de la rivière. Il présente une vaste agglomération de bâtisses
irrégulières, aux angles obtus ou aigus, flanqués de tours et de terrasses. Il a
l'aspect sévère d'une forteresse et en même temps l'air superbe d'une résidence
seigneuriale. »
Il mériterait une visite, surtout les magnifiques
tapisseries d'Aubusson, bien conservées, qui en garnissent les salons. Mais il est sur la
rive gauche du Lot et la route que suivent les touristes est sur la rive droite. Il faut y
aller exprès, de Calvignac ou de Saint-Martin Labouval. Le pont de Saint-Martin rend
aujourd'hui le passage facile. On passe au pied du château en montant à Limogne.
Cornus
De l'autre côté du Lot, rive gauche, un peu au delà de
Saint-Martin Labouval, se voit le clocher bas et trapu de Cornus, en la commune de
Cénevières.
Ce nom se retrouve ailleurs, et notamment près de
Castelnau-Montratier, où il y eut une paroisse Saint-Jean de Cornus.
Ici, l'église est dédiée à Saint Luc; quelques documents
portent à tort Sainte Luce ou Lucie. Le pouillé Dumas a Sainte-Croix, mais dans
une bulle de provision du 27 août 1544, on voit donner à Jean Leygue, l'église
Saint-Luc de Cornus, par échange avec Géraud Manhe qui devint prieur de
Saint-Denys près Figeac. En 1620, Me Jean de Fleurans est curé de Saint-Luc de
Cormies (sic) en Quercy (généalogie de cette famille). C'est encore le titulaire de nos
jours.
En 1714, le curé était Mr Me Jean Fourez ; en
1746, Jean Fau ; en 1767, Jean Céride, originaire du diocèse de Rodez,
transféré à Sainte-Colombe en 1782 ; Joseph Roux le remplace en avril 1783 ;
il était aussi originaire du Rouergue et avait été vicaire de Saint-Cirq-la Popie.
Mort, il est remplacé par Jean Cérède, recteur de Goujounac, ancien recteur de
Sainte-Colombe, qui revient à son premier poste, 13 septembre 1790. Il refusa de prêter
serment : il est dit insermenté dans une délibération du conseil cantonal de Limogne,
(1er Vend. an VII). Il fut encore curé de Cornus après la Révolution ; il testait le
1er sept. 1808 et vivait encore le 2 mars 1809.
Etienne Phelut, vicaire de Montagnac (Tour de Faure) fut élu
curé de Cornus par le corps électoral de Cahors le 22 mars 1791. Il mourait la même
année et fut remplacé, semble-t-il, par Vialatte, qui fait le service en
1792-1793.
Cornus était de l'archiprêtré de Cajarc et de la
congrégation foraine de Limogne. Cette paroisse fait, avec Cénevières, partie du
doyenné de Limogne. Elle était jadis de collation épiscopale.
La Seigneurie de Cornus appartenait à la famille de
Gourdon, à la branche qui eut la seigneurie de Cénevières, et resta, jusqu'à la
Révolution, possession des propriétaires de Cénevières.
Nous ferons remarquer que le secrétaire du concile de
Lavaur, de 1368, qui a rédigé le procès-verbal des travaux du concile et l'acte
d'octroi d'indulgences où il écrivit par mégarde Jean, évêque de Cahors, au lieu de
Jean, évêque de Carcassonne (Cat, Car), s'appelait de Fabrica (de Lafargue) et
était originaire de Cornus.
Nous pensons que Cornus est cette villa de Corn qui
fut donnée au XIè (ou XIIè s.) par le vicomte Guillaume (de Saint Cirq) et sa femme
Béatrix à l'église de Cahors.
Communauté
Il y avait avant la Révolution deux communautés :
Cénevières et Cornus, dépendant toutes deux de l'élection de Cahors, mais de la
sénéchaussée de Montauban, et primitivement de la baylie de Caylus.
Cénevières payait, en 1789, 3031 livres d'impositions, ses
charges locales étaient de 66 livres.
Cornus payait 2484 livres. Ses charges locales étaient de 75
livres.
Cénevières, en 1735, était composé de 45 maisons (42
chefs de maison et 3 veuves). A cette date, les habitants réclamaient un service
paroissial à l'abbé de Marcilhac, ou plutôt au chapitre de l'abbaye de qui dépendait
St Martin Labouval. Dans l'un des documents relatifs à cette affaire, on lit ceci :
"Si l'on considère la distance qui se trouve entre le lieu de Cénevières et celui
de S. Martin, et que d'ailleurs, dans cette distance, il y a une rivière à passer, il
est presque impossible de douter un seul moment qu'il y eut autrefois un curé et une
église dans le lieu de Cénevières, laquelle, ayant été détruite, par le malheur des
temps et des guerres, c'est ce qui donna lieu sans doute à joindre cette paroisse à
celle de Saint Martin". |